Célébrer le 11 novembre, c’est honorer la mémoire de l’Armistice de 1918, qui mit fin à la Première Guerre mondiale après quatre années d’un conflit d’une ampleur et d’une cruauté inégalées. Plus de 65 millions d’hommes furent mobilisés et plus de 10 millions périrent. Ce jour-là, le monde crut enfin à la fin du sang et des larmes — à la promesse de « la der des der ».
Mais la joie du 11 novembre 1918 était teintée de douleur : celle des millions de morts, de blessés, d’invalides et de familles brisées.
À Saint-Denis, plus de 1 600 habitants périrent pendant la guerre. Ouvriers, artisans, civils et soldats venus d’Afrique, d’outre-mer et d’Europe, ils laissèrent une empreinte indélébile dans la mémoire de notre ville et de notre pays.
La grande Histoire se tisse aussi à travers les récits familiaux. C’est le cas de mon ami Pierre Garelli, qui entreprit, avec sa mère, la quête de la tombe de son grand-père, Gustave Ollier, mort en 1918 à quelques jours de la fin de cette terrible guerre.
Depuis la Nouvelle-Calédonie, il écrivit en 2014 au ministère pour retrouver sa trace. Ce n’est qu’en 2015, revenu en France, qu’il découvrit, accompagné de ses deux petits-fils, la tombe tant recherchée, au cimetière militaire de Souain-Perthes-lès-Hurlus, près de Reims.
Au milieu de dix mille tombes, c’est Ilal, son plus jeune petit-fils, qui retrouva celle de Gustave Ollier. Dans ce lieu silencieux, les croix et les croissants rappellent la diversité des combattants tombés pour la France — soldats chrétiens et maghrébins côte à côte — tandis qu’un peu plus loin reposent les soldats allemands.
L’année suivante, Pierre revint avec son frère et ses enfants. Ils partagèrent un moment simple et fort : un verre levé à la mémoire du grand-père, un peu de Ricard versé sur sa tombe, comme un geste d’amour et de transmission. Une histoire de famille qui illustre la force du souvenir et la continuité des générations.
Le 11 novembre n’est pas seulement un rituel : c’est un devoir civique et moral, un engagement à comprendre et à transmettre.
Il nous invite à rester vigilants face aux résurgences de la haine, du racisme, de l’antisémitisme et des idéologies extrémistes. Aujourd’hui encore, dans le Sahel — au Mali, au Burkina Faso et au Niger —, le terrorisme continue de frapper durement des populations entières. Des villages sont détruits, des familles décimées, des civils terrorisés dans l’indifférence de la communauté internationale. Ces violences rappellent que la paix n’est jamais acquise, et que la solidarité entre les peuples reste un combat quotidien.
En ce 11 novembre 2025, nous étions présents au monument aux morts de Saint-Denis, avec mes camarades insoumis Diangou, Nelly, Landry et Cécile, pour honorer la mémoire de celles et ceux qui ont donné leur vie. Le député France Insoumise Éric Coquerel était excusé. Nous avons néanmoins remis une gerbe en son nom, en hommage aux victimes, rappelant que la mémoire collective nous unit au-delà des absences.
Ce moment de recueillement symbolise notre fidélité aux valeurs de paix, de justice et de fraternité, et notre volonté de transmettre cet héritage aux jeunes générations.
En ce 107ᵉ anniversaire de l’Armistice, nos pensées vont aux disparus, à leurs familles, et à tous ceux qui œuvrent pour la paix et la dignité humaine. Puissions-nous rester fidèles à ces valeurs universelles qui unissent les peuples au-delà des frontières et des croyances.
« Jamais plus la guerre.
Jamais plus la souffrance.
Vive la paix, la justice et la fraternité entre les peuples. »
À Saint-Denis,
Le 11 novembre 2025





