Charlie Hebdo a récemment publié une caricature représentant Rokhaya Diallo dansant avec une jupe de bananes, en référence à Joséphine Baker. Cette image a suscité une vague d’indignation, accusée de mobiliser une imagerie raciste et colonialiste. Rokhaya Diallo a dénoncé une attaque visant son identité raciale et sexiste, son corps, plutôt que ses idées ou ses engagements.
Je tiens à rappeler que j’ai toujours eu une haute estime pour le travail de Charlie Hebdo. J’ai souvent soutenu et défendu la liberté de caricature, y compris lorsqu’elle dérange. Mon attachement à la liberté d’expression est réel et constant.
Mais cette liberté ne peut être un prétexte pour tout et n’importe quoi. Elle n’exonère ni du contexte, ni de l’histoire coloniale, ni des rapports de domination encore à l’œuvre. Lorsque la satire réactive des imaginaires racialisés et sexistes, elle cesse de viser des idées pour s’attaquer à ce que les personnes sont.
Comme l’a justement exprimé Rokhaya Diallo :
« Dans le droit fil de l’imagerie coloniale, Charlie Hebdo incapable de confronter les idées d’une femme noire sans la réduire à un corps dansant, exotisé, supposément sauvage. Ce dessin hideux vise à me rappeler ma place dans la hiérarchie raciale et sexiste. »
Je soutiens pleinement ces mots et lui apporte personnellement tout mon soutien. Rokhaya Diallo est une camarade de lutte, une amie, une sœur de combats. Son intelligence et sa vision progressiste sont des armes précieuses dans les luttes antiracistes, anticolonialistes, féministes et contre le fascisme.
Un modèle de militantisme.
Un exemple d’humanité.
Défendre un humanisme exigeant, c’est tenir ensemble la liberté d’expression et la dignité des personnes, sans opposer l’une à l’autre.
Le 23 décembre 2025





