ÉLECTIONS MUNICIPALES 2020 / DÉCLARATION DE BALLY BAGAYOKO
« Face aux urgences climatiques, dans un monde où la recherche du profit immédiat met en danger la biodiversité, l’Humain et la vie animale, il faut imposer des choix de transition écologiques en même temps que la Paix. »
Il y a beaucoup de mécontentement dans la ville, nous pouvons tous le constater chaque jour et le résultat des élections européennes le confirme à sa manière avec une abstention massive.
Même si les Dionysien.ne.s ont envoyé un message clair en bouleversant le paysage politique local, en plaçant la droite très légèrement en tête devant la France Insoumise que les électeurs et électrices ont une nouvelle placée, comme la force la 1ère force de Gauche et écologiste sur la ville.
Cette élection doit nous alerter sur le mécontentement local et le besoin de changement qui s’est exprimé. Le dire ne doit aucunement être une offense à l’endroit de celles et ceux qui ont eu comme à participer à la gestion communale. C’est juste être animé d’une lucidité, d’une humilité et d’une modestie. Oui certaines choses n’ont pas marché dans nos ambitions pour cette ville, le reconnaître est déjà poser les bases d’une réponse durable.
J’ai entendu le message de besoin de changement aussi dans la Ville et pour cela il est urgent de faire la ville autrement, ensemble, d’écouter, d’entendre et d’agir avec toutes celles et ceux qui souhaite garder notre ville à gauche, solidaire et écologique.
Aujourd’hui comme hier, je me refuse à rentrer dans le jeu politicien des querelles sans fin qui donnent une piètre image de la politique. Les débats des alliances à priori entre partis sont toujours loin des gens, entre les postures des uns qui parlent en premier de la tête de liste sans parler des contenus, en passant par ceux qui ne rêvent que de prendre leur revanche ou encore espèrent faire main basse sur la ville pour la Droite et y chasser les classes populaires, ou encore faire promouvoir la division et le racisme à l’endroit de celles et ceux qui nous ressemblent et qui ont une histoire commune avec nous …Rien de tout cela n’est à la hauteur des besoins et des espoirs des Dionysien.ne.s, ni des défis que notre ville doit affronter.
De toutes parts émerge l’exigence que les gens soient écoutés, que la politique se fasse autrement, que l’initiative citoyenne soit au cœur de tout et que le pari de l’intelligence collective reste une bouffée inestimable au service de l’action et de la démocratie.
Alors, je vous propose avec d’autres de le faire vraiment !!!
Construire la ville en commun et affronter les enjeux à venir, ne pourra se faire qu’en jouant collectif. C’est à cela que je veux consacrer toute mon énergie, dans le respect de chacune des sensibilités de notre ville, qui sont des richesses inestimables pour bâtir avant tout un projet collectif et porter collectivement.
Aujourd’hui, l’urgence est que convergent pour un projet commun, les imaginations, les envies d’agir, les expériences et les énergies qui au quotidien sont présentes dans nos quartiers, dans nos associations, culturelles, sportives, artistiques ; dans le personnel communal et intercommunal, chez nos commerçants, mais aussi chez les sans droits, les discriminés….
Beaucoup de dionysiens, expriment la dégradation de leur quotidien, expriment leur inquiétude face à leur droit à vivre ici demain ; que leurs besoins de tranquillité publique, d’un cadre de vie respecté, de justice, d’égalité, d’accès au logement, à l’emploi, de lutter contre toutes les discriminations, reste à l’état de chantier permanent. Nombreux de ces dionysiens-ennes clament aussi leur volonté de simplement bien vivre dans une ville qui doit de sa révolution écologique, une priorité.
Une ville, une population, qui n’a aucunement été épargné par les gouvernements successifs et actuellement est maltraitée par le gouvernement des riches et son président empereur. Cette ville que j’ai au cœur est à la fois au cœur des appétits financiers de certains « promoteurs-irresponsables » et face à des forces et personnalités politiques avides de pouvoir, qui veulent en profiter pour exclure les populations les plus modestes. Nous devons construire une alternative à ces ambitions macabres.
Certes, vivre à Saint-Denis, c’est ne pas avoir accès aux mêmes droits, aux mêmes services publics qu’ailleurs en France et vivre avec ce sentiment d’être un « citoyen de seconde zone », être fragilisé·e par le chômage, la pauvreté, la galère, élever des enfants seuls, se démener pour ne pas couler…
Certes, vivre à Saint-Denis, c’est vivre avec le sentiment de ne pas avoir droit à la tranquillité pour nous et nos enfants, avec la peur de savoir que nos enfants sont en danger mais avec la rage d’entendre certains dire que l’insécurité, le danger, ce serait nous.
La liste pourrait être plus longue, si l’on ajoute un environnement trop dégradé, trop sale, trop pollué, par l’intensification de la ville, liée à son positionnement géographique aux portes de Paris et son maillage avec des réseaux de transports majeurs.
Mais vivre à Saint Denis c’est aussi avoir la chance de pouvoir s’appuyer sur la richesse inestimable du tissu associatif, sportif, culturel et l’énergie de milliers de gens qui s’investissent pour que notre ville et ses habitant·es se maintiennent debout, face aux inégalités, aux injustices, aux difficultés. Plus que jamais ici de très nombreuses associations, des collectifs et des habitant.e.s se battent pour l’emploi, l’insertion, le logement, l’éducation, le droit des populations handicapées, la sécurité, l’écologie, la santé… et leurs actions changent la ville en positif au quotidien pour des milliers de Dionysien.ne.s. Vivre à Saint-Denis, c’est aussi pouvoir compter sur l’engagement et le dévouement du personnel communal et intercommunal et dont le statut est de plus en plus menacé et remis en cause par l’État.
Héritière de décennies de luttes, Saint-Denis doit redevenir une ville de résistance en actes, montrer le chemin d’une ville où chacun peut s’épanouir, où les droits essentiels à la ville seront respectés comme ceux de la jeunesse, des femmes, des associations, des personnes en situation de handicap et de la démocratie vivante…
Pour relever les défis du quotidien, Saint-Denis doit faire à nouveau confiance à la richesse des critiques, des propositions et actions citoyennes pour bâtir une ville tranquille, belle, agréable et épanouissante pour toutes et tous.
Dans un monde qui met l’argent au- dessus de tout au détriment de nos vies, mettre l’Humain au cœur d’un projet est vital. Dans un monde qui pousse chacun à l’individualisme, au repli sur soi et à l’exclusion de l’Autre, le choix de la solidarité, de la fraternité et du partage est urgent.
Dans un monde qui stigmatise les gens en fonction de leurs origines sociales, culturelles ou ethniques combattre la pauvreté et le mal-vivre, les discriminations et le racisme est nécessaire.
Face aux urgences climatiques, dans un monde où la recherche du profit immédiat met en danger la biodiversité, l’Humain et la vie animale, il faut imposer des choix de transition écologiques en même temps que la Paix.
Alors le respect, l’entraide, la solidarité mais aussi l’engagement, la convivialité, la culture et l’ouverture d’esprit doivent redevenir l’identité de notre ville pour rester une ville accueillante, digne, combative et debout face à toutes les haines. Ici, vivre ensemble c’est faire ensemble, agir en commun, s’enrichir les uns des autres. Ici faire de l’éducation populaire le cœur battant de nos démarches d’éveil citoyenne, est une nécessité.
Pour mettre tout cela en actes, je le dis haut et fort : il faut une autre démocratie à l’échelle de notre ville. Il est clair que les experts de notre ville sont avant tout ses habitant.e.s !!!
Jean Jacques rousseau disait « si les maisons font la ville, seuls les citoyens font la cité », notre ville, comme chacune d’ailleurs, à un ADN, le nôtre est celui d’être une ville populaire, où ce sont les habitants qui disent l’avenir et qui doivent contribuer à sa construction.
Ainsi, tout ce qui concerne nos quartiers, notre ville – que ce soit des petits ou des grands projets, de petites ou de grandes décisions – doit être entre les mains des habitant·es dans la plus grande transparence pour participer activement aux choix effectués. Cela devrait aussi permettre de regagner la confiance des abstentionnistes, car je ne peux me satisfaire de voir une part importante de la population dionysienne qui ne vote pas, qui estime que ça ne sert à rien, qui ne se sent pas concernée. Même si je reconnais que l’abstention est aussi pour beaucoup de Dionysien-nes, une option politique et non du désintérêt, qui renvoie à des motifs divers qu’il faut entendre et respecter. Je pense tout particulièrement aux jeunes qui sont la solution pour bâtir une ville pour tous et toutes et non le problème, comme certains tentent de le faire croire. Nous leur devons l’atteinte d’une promesse, dans la construction d’un avenir serein et apaisé.
L’essentiel de mon ambition, réside dans ma volonté inlassable de fédérer et mettre en action l’ensemble des forces vives de notre ville. Fédérer non pas uniquement pour les séquences électorales mais tout le temps, constamment en étant au service des mouvements sociaux et associatifs. Dans cet esprit, je souhaite que le travail autour du projets et des engagements qui en sortiront, soit nourri des réflexions et des actions des collectifs citoyens, des associations, des citoyen·e.s engagé·e.s au quotidien, des syndicats et des courants politiques de gauche et écologistes. C’est dans cet esprit que je prendrai l’initiative, avec des insoumis-es, des soutiens, de rencontrer toutes les forces vives de notre ville, qui le souhaite, pour donner une changer à cet nouvel élan pour notre ville, dans sa grande majorité et diversité.
Bien sûr, dans ce chantier que je vous propose d’ouvrir, les Insoumis-es y apporteront leurs idées, propositions très concrètes pour la ville et en particulier sur notre conception de la démocratie locale totalement renouvelée pour co-construire et décider ensemble avec les Dionysien.ne.s. L’offre d’une Fédération populaire et citoyenne peut, me semble-t-il, être une opportunité majeure pour rassembler les habitant·es, la gauche, les écologistes pour que l’ancrage de notre ville soit populaire, solidaire et écologique.
Notre capacité à imaginer une ville différente nous donnera le pouvoir de la transformer et de la réaliser ensemble. C’est le chantier que je vous propose d’ouvrir sans autre préalable que ces valeurs et dans lequel je m’investirai totalement.
En conclusion, vous l’aurez compris, mon propos pourrait se résumer en trois enjeux : l’urgence de la démocratie, l’urgence de l’écologie, de l’environnement et l’urgence sociale. Il y a urgence à régénérer totalement la démocratie locale, à faire dans les actes de la question écologique et énergétique l’urgence absolue des années à venir et de redynamiser notre politique sociale pour chacun.e et en particulier pour les femmes seules, les personnes en situation de handicap et les ménages modestes. Car réussir pour les plus fragiles, c’est réussir pour tous et toutes.
Nos propositions inédites pour la ville nous les verserons aux débats de cette liste citoyenne qui doit se constituer. Cette démarche citoyenne, qui doit aboutir à une liste citoyenne, soutenue par la France Insoumise entre autres, se devra d’être diverse, rechercher à permettre l’inscription du plus grand nombre, représentative de la sociologie et ethniques de notre ville, respectueuse de la place des femmes, des jeunes et des séniors…
Je souhaite que les Insoumis·es soient pleinement à l’initiative pour proposer et conduire à mes côtés et à égalité avec celles et ceux qui veulent y contribuer, sans hégémonie aucune, une nouvelle démarche visant à garder cette ville à gauche et populaire grâce à un projet et des engagements construis avec et par les dionysien.ne.s.
Faire la ville ensemble et la diriger demain ensemble pour l’intérêt commun des dionysien.ne.s, est non seulement possible, mais vitale afin d’éviter ce tsunami qui semble se lever à l’horizons. J’y mettrai toutes mes forces.
« Cela paraît toujours impossible jusqu’à ce soit fait », disait Nelson Mandela !
Alors, à nous d’être convaincu·es et de le faire !
Saint-Denis, le 7 juin 2019
Bally BAGAYOKO
Chef de file France Insoumise Saint Denis