En 2025, plus de 2,8 millions d’étudiants subissent une précarité grandissante. Selon l’UNEF, le coût de la vie étudiante a augmenté de plus de 800 € en un an, avec une hausse de 4,12 %, deux fois supérieure à celle de 2024. Cette flambée s’explique par la hausse des loyers, des frais d’inscription et des transports.
Mais derrière ces chiffres se cache une réalité plus profonde, confirmée par le baromètre COP1–IFOP 2024 : la précarité étudiante est multidimensionnelle, durable et structurelle.
Alimentation :
• 36 % des étudiants sautent des repas par manque d’argent (contre 29 % dans la population générale).
• Ce chiffre grimpe à 47 % pour ceux qui travaillent, 60 % pour les bénéficiaires de COP1.
• Seuls 54 % fréquentent les restos U, freinés par la distance (23 %), les files d’attente (17 %), ou des tarifs encore jugés élevés (13 %).
• 18 % ont recours à l’aide alimentaire, 58 % cuisinent des repas moins chers, 43 % réduisent les portions.
Santé mentale :
• 41 % se sentent fréquemment seuls, contre 19 % des Français en général.
• 64 % ressentent des émotions négatives.
• 23 % ont consulté un psychologue, mais 55 % ignorent l’existence du dispositif « Santé Psy Étudiants ».
• Seulement 45 % se disent bien informés sur les aides psychologiques (contre 51 % en 2023).
Précarité menstruelle et accès aux soins :
• 41 % des étudiantes ont renoncé à une consultation gynécologique, 54 % chez les plus précaires.
• 25 % manquent parfois de protections hygiéniques (contre 16 % chez l’ensemble des femmes).
• 37 % sont concernées parmi les étudiantes suivies par COP1.
Logement :
• 50 % des étudiants ont des difficultés à se loger, 18 % des difficultés très importantes.
• 30 % peinent à payer leur loyer dans les temps.
• 25 % des étudiants vivant seuls rencontrent de grandes difficultés.
Méconnaissance des aides :
• Seuls 36 % se sentent bien informés sur les aides administratives, 29 % sur les aides juridiques, 47 % sur les aides financières.
• La désinformation reste un frein majeur à l’accès aux droits.
Territoires populaires : une double peine
Dans des villes comme Saint-Denis ou Pierrefitte-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis, des jeunes témoignent de leur incapacité à finir le mois. Ceux qui ont un soutien familial survivent, les autres sont condamnés à la débrouille. Nous refusons ce destin tracé.
Ce n’est pas une fatalité, c’est un choix politique
Ce que vit cette génération n’est pas une conséquence inévitable : c’est le résultat d’un pouvoir qui sacrifie sa jeunesse tout en protégeant les milliardaires. Face à l’urgence, des mesures structurelles s’imposent :
• Création d’un revenu étudiant universel et décent ;
• Gel des loyers étudiants, y compris dans les résidences Crous ;
• Gratuité des transports et des repas pour tous ;
• Accès renforcé aux soins et à la santé mentale ;
• Campagne nationale d’information sur les aides existantes.
Les étudiants ne demandent pas l’aumône. Ils demandent la dignité et la justice sociale. Il est temps de les écouter et d’agir.
LFI Saint Denis / Pierrefitte
Le 17 août 2025