Le préfet de la Seine-Saint-Denis vient de prendre la décision d’activer le Plan Grand Froid. Concrètement, cette activation signifie que l’État déclenche un niveau d’alerte renforcé face aux conditions climatiques : ouverture de places d’hébergement supplémentaires, mobilisation de nouveaux sites, renforcement des maraudes et élargissement des dispositifs d’urgence afin de mieux protéger les personnes les plus exposées au froid.
Au sein de la commune nouvelle de Saint-Denis / Pierrefitte-sur-Seine, la Ville met à disposition de l’État, depuis le 22 décembre, le gymnase de l’école Carson-Besson, situé dans le secteur du Stade de France, offrant 40 places pour des femmes avec enfants. Ces places sont aujourd’hui quasiment toutes occupées, ce qui illustre à la fois l’utilité de ces dispositifs et l’ampleur des besoins.
Le passage au Plan Grand Froid confirme surtout une réalité : les réponses d’urgence sont structurellement saturées.
Je tiens à remercier les acteurs associatifs ainsi que les personnels municipaux et communautaires, notamment les équipes de la Maison municipale de la solidarité, pour leur engagement quotidien auprès des personnes en situation de grande précarité. Leur mobilisation est essentielle, durant l’hiver comme tout au long de l’année, pour accompagner et rendre visibles les situations sociales des publics concernés.
Car l’enjeu est bien là : la lutte contre le sans-abrisme ne peut pas se limiter à une réponse ponctuelle liée aux températures. Elle doit s’inscrire dans des politiques publiques structurelles, continues et ambitieuses. C’est le sens des propositions portées par La France insoumise, qui défend à l’échelle nationale l’objectif de zéro personne sans domicile, notamment à travers :
la mise en œuvre réelle du Logement d’abord ;
- la réquisition des logements vacants dans les territoires en forte tension ;
- un plan massif de construction de logements sociaux et très sociaux ;
- l’encadrement des loyers et la lutte contre la spéculation immobilière ;
- un financement pérenne et renforcé de l’accompagnement social et sanitaire.
Il est également nécessaire de rappeler qu’Emmanuel Macron s’était engagé, dès 2017, à ce que « plus personne ne dorme à la rue ». Huit ans plus tard, cet engagement n’est pas tenu et la situation continue de se dégrader, notamment dans les territoires populaires comme la Seine-Saint-Denis, et singulièrement au sein de la commune nouvelle de Saint-Denis / Pierrefitte-sur-Seine.
Enfin, malgré le renforcement annoncé des moyens, le dispositif du 115 reste structurellement sous-doté au regard des besoins réels. En Seine-Saint-Denis, trop de personnes appellent sans obtenir de solution. Les équipes font ce qu’elles peuvent, mais sans moyens suffisants, l’urgence sociale devient une gestion permanente de la pénurie.
Agir contre le sans-abrisme, c’est faire des choix politiques clairs. L’urgence est là, aujourd’hui, et toute l’année.
Le 28 décembre 2025





