Profondément attaché à la justice sociale, à la démocratie réelle et à l’éducation populaire, je dénonce ce qui se déroule sous nos yeux : la crise du logement ravage nos territoires, et particulièrement la Seine-Saint-Denis, où tant de familles vivent déjà dans des conditions de plus en plus précaires.
Dans la commune nouvelle Saint-Denis / Pierrefitte-sur-Seine, nous voyons clairement ce que provoquent les politiques actuelles : démolitions massives, affaiblissement des habitants, raréfaction des logements accessibles, hausse continue des loyers…
Cette stratégie, qu’on présente comme de la “rénovation”, prépare en réalité une gentrification progressive des quartiers populaires. On remplace des logements abordables par des projets inaccessibles aux familles qui y vivaient. On redessine la ville pour attirer une population plus aisée, en repoussant celles et ceux qui ont construit la vie de ces quartiers.
Pendant que la demande explose — 2,7 millions de ménages en attente, 4,2 millions de mal-logés, 350 000 personnes à la rue — l’État a détruit :
- 164 000 logements sociaux,
- pour n’en restituer que 142 000,
laissant 22 000 logements sociaux en moins, en pleine urgence sociale.
Cette politique, au lieu de répondre aux besoins populaires, ouvre la voie à la spéculation et accélère la transformation sociale forcée de nos territoires.
Et pourtant, une autre voie existe. D’autant plus que :
- réhabiliter coûte 2,5 fois moins cher que démolir et reconstruire ;
- démolir émet 4 fois plus de gaz à effet de serre, en pleine urgence climatique ;
- les habitants financent malgré eux une partie des démolitions via leurs loyers.
Ces choix ne sont ni rationnels, ni écologiques, ni démocratiques.
Ils servent un objectif : la transformation sociale des quartiers au profit des plus riches. C’est cela, la gentrification imposée.
Dans notre département, les habitants le disent sans détour : ils veulent être respectés, être protégés, être maintenus dans leur quartier, pas déplacés au nom d’une vision élitiste de la ville.
C’est pourquoi je l’affirme :
Les démolitions doivent rester exceptionnelles — jamais la règle.
On ne rase pas un quartier populaire parce qu’il ne correspond plus aux plans de promoteurs. On ne détruit pas ce qui peut être rénové. On ne déplace pas les classes populaires pour attirer une population plus rentable.
Pour Saint-Denis / Pierrefitte-sur-Seine et l’ensemble de la Seine-Saint-Denis, je défends une autre orientation :
- arrêt immédiat des démolitions systématiques,
- réhabilitation ambitieuse, écologique et respectueuse,
- entretien et soin du bâti existant,
- décisions réellement prises avec les habitants,
- mixité sociale imposée aussi — et surtout — dans les quartiers riches, pas uniquement chez nous.
Nos quartiers populaires ne sont pas des vitrines à remodeler.
Ils sont des lieux de vie, de luttes, de mémoire, de dignité. Je continuerai à défendre les habitantes et habitants de Saint-Denis / Pierrefitte-sur-Seine pour que la rénovation urbaine soit un progrès, pas un instrument d’éviction.
Parce que le logement n’est pas une marchandise.
Parce qu’un quartier n’est pas un produit financier.
Parce que nous refusons la gentrification forcée.
Parce que nous avons le droit de vivre ici, dignement, sans être menacés.
Le 7 décembre 2025





