Halte aux parachutages en cours et à venir de la part du FDG, PG, Insoumis, Ensemble…
- 20 janv. 2017
Il y’a quelques mois une tribune était publiée pour dénoncer les pratiques du Front de gauche, dans toutes ses composantes, lors des dernières régionales. Nous n’avons eu aucun retour direct des personnes concernées, comme si les problèmes que nous soulevions alors n’avaient pas existé.
Pire, ils récidivent. Une des pratiques que nous condamnions est le parachutage. Cette pratique qui consiste à prendre un homme ou une femme qui habite dans un endroit X et lui demander de se présenter devant le suffrage universel dans un endroit Y.
Une pratique que nous croyions révolue ou réservée aux organisations politiques rétrogrades et agonisantes. Or, il se trouve que le FDG dans toutes ses composantes veuille encore une fois s’adonner à cet exercice détestable. Dans toutes ses composantes, à savoir PCF-PG-Insoumis-Ensemble…
Pourtant, combien de fois a-t-on entendu les ténors du FDG nous dire qu’il fallait « faire de la politique autrement » tout en faisant de la politique comme les autres. Sur ce point la tribune citée plus haut revient sur quelques écueils, de la non-représentativité, à la dimension hors sol des candidat.e.s. Aujourd’hui, en pleine pré-campagne présidentielle et législative, la lutte des places fait rage. Dans cette lutte fratricide, quelques circonscriptions font l’objet de toutes les convoitises.
C’est le cas de celle de Montreuil-Bagnolet. On a récemment appris l’investiture d’un candidat de la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon. La personne investie n’est autre que son bras droit et porte-parole. Par ailleurs, il se présenterait contre un autre candidat Front de gauche, au risque d’offrir la circonscription au Parti socialiste.
Cette circonscription ancrée à gauche a pourtant déjà connu des déboires liés à des parachutages. Razzy Hammadi, le député sortant avait lui aussi été parachuté par le Parti socialiste, ce qui avait donné lieu à une réaction musclée des socialistes locaux.
D’autres parachutages sont signalés dans la Sarthe, dans le Rhône, un sport qui a le vent en poupe.
Aujourd’hui en plus du scandale lié à la pratique, il y a une forte dimension symbolique. Le bras droit de Jean-Luc Mélenchon habite Paris et souhaite donc se présenter dans le 93. Nous ne pouvons qu’être mal à l’aise devant ce manque de considération pour les habitant.e.s de cette circonscription, et nous ne pouvons concevoir que quelqu’un se présente ailleurs que là où il/elle habite.
La banlieue, les quartiers populaires, ne sont pas des terrains de jeu ni des laboratoires d’expérimentation politique. Leurs habitant.e.s comme tou.te.s les autres ont droit au respect et la considération de celles et ceux qui viennent briguer leurs suffrages.
Nous sommes convaincu.e.s que ces pratiques alimentent et favorisent la défiance envers la politique et celles et ceux qui la pratiquent notamment au travers de mandats électifs.
Par ailleurs, ces procédés impliquent le refus explicite des partis de s’appuyer sur les hommes et les femmes de nos territoires, qu’ils/elles soient investie.e.s dans les champs associatif, citoyen, culturel….
Nous condamnons fermement ces pratiques et appelons les organisations politiques à faire de même et à y mettre un terme. Nous demandons également à toutes celles et ceux qui sont concerné.e.s de renoncer à sauter en parachute et d’avoir le courage politique d’affronter le suffrage universel là où ils/elles vivent et militent.
Les signataires:
Bally Bagayoko, adjoint au maire FDG-Ensemble, Insoumis, Saint-Denis
Elsa Bardeaux, adjointe au maire FDG-PCF, Villeneuve-Saint-Georges
Youssef Ben Amar, élu FDG, Allonnes
Assia Benziane, adjointe au maire FDG, Fontenay-Sous-Bois
Patricia Bétuel, ancienne élue PCF, Noisy-le-Grand
Anil Ciftci, président de l’association DIDF-France
Emma Madeline, citoyenne, Malakoff
Madjid Messaoudene, élu FDG, Saint-Denis
Nicolas Maury, militant PCF, Vaulx-en-Velin
Source : Stop aux parachutages politiques