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UNE FLEXIBILITÉ IMPOSÉE AUX SALARIÉS NE SÉCURISANT QUE LES ENTREPRISES
Pour la quatrième fois en quatre ans, l’Exécutif demande au Parlement de modifier le Code du travail, prétendument pour lutter contre le chômage. Ce nouveau projet de Loi et la réforme qu’il annonce, sous couvert de renforcer la négociation collective d’entreprise en réalité l’affaiblit et vise surtout à supprimer les garanties existantes. Les salariés doivent devenir plus flexibles avec des indemnisations financières moindres. Le projet de loi dit « loi travail » s’inscrit dans la continuité de la Loi de sécurisation de l’emploi du 14 juin 2013, de la Loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques du 7 août 2015 et de la Loi relative au dialogue social et à l’emploi du 17 août 2015. Cette nouvelle loi tend clairement à faciliter l’augmentation du temps de travail à moindre frais pour les entreprises et à faciliter les licenciements, qu’il s’agisse des licenciements pour motif économique ou des licenciements pour inaptitude. L’objectif du projet est clair : renforcer les pouvoirs des entreprises et limiter les possibilités de recours ou l’intérêt des recours pour les salariés. Il s’agit en effet de transférer au maximum l’élaboration des règles à un niveau où le rapport de force entre employeur et représentants du personnel est le plus faible pour les salariés, sans respect du principe de faveur pourtant reconnu comme principe général du droit et ce, d’une manière d’autant plus dangereuse que la légitimité des organisations syndicales est mise en cause par les nouvelles conditions de validité des accords, visant à affaiblir les organisations syndicales minoritaires et à exclure totalement les organisations syndicales non représentatives. Une réforme qui illustre parfaitement les choix politiques de ces dernières années, dans le sillage des recommandations de l’Europe : au prétexte de vouloir diminuer le taux de chômage, l’objectif est de flexibiliser, de libéraliser toujours davantage les relations de travail. Pourtant les réformes qui se sont succédées depuis une trentaine d’années en ce sens n’ont pas permis d’influer favorablement sur le niveau de l’emploi en France. S’adossant à un postulat biaisé et jamais démontré selon lequel le droit du travail pourrait et devrait être la variable d’ajustement des embauches, cette réforme, loin de résoudre les difficultés de l’emploi, risque plutôt de développer les situations de précarité et de pauvreté en France. De plus, en limitant les possibilités de recours pour les salariés et l’étendue du pouvoir de contrôle des juges, elle risque de nuire à la démocratie, laquelle suppose que tout individu puisse utilement faire valoir ses droits devant un Juge. La loi est politiquement incohérente :
Ainsi, face à cette politique sociale en totale contradiction avec le programme annoncé par le Président lors de sa campagne électorale, le SAF s’est attaché à analyser les dispositions du projet de loi qui portent le plus atteinte aux droits des salariés. Plus d’information : AVIS DU SYNDICAT DES AVOCATS DE FRANCE |