MAJORITE PENALE A 16 ANS : Mon ami Jean Pierre ROSENCZVEIG répond à FILLON….

La majorité pénale à 16 ans : réponse aux sarkozistes, pas à l’insécurité !

Dans l’attente de la réponse du parquet national financier sur d’éventuels comptes à rendre à la justice notamment pour usage de fonds publics François Fillon  avance aujourd’hui une mesure forte  : abaisser la majorité pénale de 18 à 16 ans afin que les mineurs casseurs sachent que désormais ils pourront être condamnés à des peines de prison.

Serpent de mer déjà abordé ici. Mais sujet sérieux qu’on ne peut pas négliger et qui appelle à quelques développements.

Pour faire simple on se doit déjà d’observer que juridiquement cette mesure se heurterait à de vrais obstacles juridiques si l’on entendait la concrétiser ; il faut aussi s’interroger sur les obstacles politiques que rencontrerait cette mesure ; enfin, last but not least, on doit se demander pourquoi cette disposition apparaît incongrue au regard du contexte social et politique.

Sur le plan juridique deux difficultés de taille se présentent qui rendent la proposition vouée à l’échec…

1° Nous avons ratifié la Convention internationale du 20 novembre 1989 relative aux droits de l’enfant qui veut dans son article 1er la personne de moins de 18 ans soit tenue pour un enfant et qui dans ses articles 37 et 40 avance les termes d’une justice spécifique pour les mineurs. En d’autres termes, nous avons contracté un engagement international clair et ferme qui consiste à ne pas traiter les moins de 18 ans comme des adultes. La France n’a pas de pétrole, mais des idées et une présence sur les droits de l’homme avec de temps en temps de grandes envolées au Conseil de sécurité. Imagine-t-on l’impact international d’une France qui renierait sa parole et ses engagements sur un sujet aussi sensible ? Fillon-Tromp même combat ?

2° Le Conseil constitutionnel dans la décision du 29 août 2002 tient la majorité pénale fixée à 18 ans résultant de la loi du 1906 comme un principe à valeur constitutionnelle. Avec le principe d’atténuation de responsabilité et les juridictions spécialisées, cette disposition est l’un des trois piliers du droit pénal des mineurs à la française.

C’est tellement vrai que Nicolas Sarkozy – suivi par son premier ministre François Fillon – qui déjà  souhaitait abaisser la majorité pénale de 18 à 16 ans avait dû y renoncer et suivre une stratégie juridique plus subtile pour parvenir à ses fins  en prenant des dispositions permettant de s’assurer de condamnations sévères pour les 16-18 ans : faciliter le retrait du bénéfice de l’excuse atténuante de minorité qui veut que la peine encourue par un mineur soit  moitié moindre que celle encourue par un adulte à faits commis identiques, adopter un dispositif des peines plancher applicables aux mineurs, créer un tribunal correctionnel pour mineurs, développer le flagrant délit pour les mineurs (1)

Ces deux obstacles juridiques ne peuvent pas être plus négligés en 2017 qu’ils le furent en 2007.

On en vient au problème politique.

Avec l’abaissement à 18 ans de la majorité civile par le président Valery Giscard d’Estaing en 1974 les majorités civile, pénale et civique sont enfin en cohérence. Ce qui permet de tenir un discours politique clair en direction des jeunes : aux droits correspondent des devoirs et des responsabilités.

Abaisser la majorité pénale à 16 ans obligerait à se poser la question de l’abaissement de la majorité civile et civique à 16 ans avec le même souci de cohérence. Comment punir comme des adultes des personnes qu’on ne tiendrait pas comme ayant le discernement d’adultes pour les actes de la vie quotidienne ?

Concrètement, les électeurs de M. Fillon – et par-delà tous les parents de France – seront-ils d’accord pour que leur fille quitte à la maison à 16 ans forte de sa majorité ? Voit-on des jeunes de 16 ans voter aux élections municipales ou législatives ?  Pourquoi pas avance M. Mélenchon puisqu’ils peuvent travailler et voter aux élections professionnelles ? Certes mais l’opinion y est-elle prête ?

Tout cela ne mérite-t- il pas un vrai débat ? Dans le rapport que nous avons remis à Mme Bertinotti en janvier 2014 (1) nous avancions avec D. Youf et F. Capelier qu’il fallait commencer par développer l’exercice de la citoyenneté au quotidien avant d’élargir la capacité civique des jeunes. Ajoutons que ce serait une illusion de penser combattre l’abstentionnisme par une mesure de cette nature.

Fillon appelle -t-il à ce débat sur le statut de l’enfant, sur ses droits d’où découlent les devoirs ? Ce serait une avancée intéressante.

Reste la question de fond : à quoi correspond l’annonce de ce jour ?

Recherchons des justifications possibles.

La délinquance juvénile a-t-elle tellement augmenté ces temps-ci qu’il faille avancer une mesure aussi radicale et lourde d’effets par ricochet ? Non, tous les chiffres le démontrent : elle baisse et en tout cas, dans la dernière séquence, après avoir cru jusqu’à 1999, depuis 2000, mis à part 2004-2005, elle augmentait moins que la délinquance des adultes avant de décroitre (3).

La loi interdit-elle l’incarcération des 16 ans ? Non. Aujourd’hui 800 mineurs sont en prison dont un quart a moins de 16 ans – car rappelons-le on peut être incarcéré à 13 ans – et trois quarts entre 16-18 ans. Un mineur de 16 ans au moment des faits peut se voir retirer le bénéfice de l’excuse atténuante de minorité et dès lors être condamné comme un adulte. La peine maximale était encore de la réclusion criminelle à perpétuité jusqu’à la loi Modernisation de la justice du XXI° siècle de décembre 2016. (3) Elle est désormais de 30 ans. Une paille !  Ajoutons qu’à partir de 13 ans la détention provisoire est possible.

Les jeunes d’aujourd’hui sont-ils plus matures comme l’affirme régulièrement Nicolas Sarkozy ? A l’expérience d’un tribunal pour enfants on peut en douter même si s’agissant des garçons ils sont plus grands, plus musclés et avec plus de testostérone que les générations précédentes. Plus que jamais ils relèvent certes d’un accompagnement éducatif ferme, mais pas qu’on les traite comme des adultes. L’enjeu pour ceux là serait même qu’on prolonge au-delà des 18 ans cette éducative … dans notre intérêt pour qu’ils ne s’inscrivent pas dans la marge.

Alors qu’est-ce qui peut justifier une position que jusqu’à présent le candidat Filon se refusait à prendre ? Tout simplement un appel de phares fort aux sarkozistes au sortir du rendez-vous avec celui qu’il faut bien qualifier de chef de la majorité dans une campagne qui patine et est perturbée par de sérieuses interrogations judiciaires.

Une nouvelle fois la justice de mineurs est prise en otage par une campagne électorale. Où est l’intérêt général ?

Prenons un peu de recul.

Quel message envoie F. Fillon aux jeunes des banlieues tenus pour sources d’insécurité et de troubles ? On les tient pour des délinquants qu’il faut punir comme des adultes. On oublie le fort sentiment d’injustice suscité par les violences policières d’Aulnay et les débats sur l’indécence de salaires familiaux pharaoniques ! Bref on prend des risques pour sauver la campagne.

(1)    Sous les gouvernements de François Hollande on a fini par abroger le dispositif des peines- plancher, à rétablir les dispositions relatives au retrait de l’excuse atténuante de minorité (2014) et à supprimer le tribunal correctionnel pour mineur (2016)
(2)    « De nouveaux droits pour les enfants ? Oui, dans l’intérêt de la société et de la démocratie »
(3)    Infostats, janvier 2017
(4)    Le jeune Matthieu de 17 ans et 11 mois le jour du viol et de l’assassinat de la petite Agnès au Chambon sur Lignon a été condamné à la réclusion criminelle à perplexité après qu’on lui eut retiré le bénéfice de l ‘excuse atténuante
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Bally Bagayoko - Saint Denis - Pierrefitte - 20 septembre - Jeunesse - Lycée Angela Davis - Saint Denis

Blocus lycéen à Saint-Denis – Une jeunesse debout face à l’injustice !

Ce matin, les élèves du lycée Angela Davis – Rosa Parks à Saint-Denis ont organisé un blocus pour faire entendre leur colère et leurs revendications face à un contexte de plus en plus violent, injuste et méprisant pour la jeunesse. Une mobilisation qui s’inscrit pleinement dans la dynamique nationale “Bloquons Tout”, portée par une jeunesse qui refuse de se taire face à l’autoritarisme, aux injustices sociales et aux violences systémiques. Leurs revendications sont claires : • Contre les violences policières, après l’agression d’un jeune de la résidence de la Sablière à La Plaine Saint-Denis (crachat, gifle).• Contre le projet politique du gouvernement, jugé autoritaire et

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Bally Bagayoko - Saint Denis - Pierrefitte - 20 septembre - Tournée Insoumis Saint Denis - Pierrefitte

Le samedi 20 septembre, tournée des Insoumis dans les rues de Saint-Denis et Pierrefitte !

Tournée des quartiers – Saint-Denis / Pierrefitte-sur-SeineQuartier Saussaie / Floréal – CourtilleSamedi 20 septembreDe 15h à 17h Les militant·es de la France insoumise seront présent·es dans vos quartiers pour : Venez discuter, partager vos idées, construire avec nous un projet qui vous ressemble.Parce que nos villes méritent une politique au service de l’humain et de l’intérêt général ! Rendez-vous dans les rues de Saint-Denis et Pierrefitte-sur-Seine !On ne fait pas campagne pour le peuple, on la fait avec lui. Rendez-vous devant Coccinelle, 4 allée de L’Ile de France, 93200 Saint Denis !

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Bally Bagayoko - Saint Denis - Pierrefitte - Macron - Lecornu

Macron-Lecornu : un Premier ministre en treillis, un Président en costard de patron – même mépris, même méfiance du peuple.

Après avoir ignoré les urnes, les voilà à gouverner par décret, par la matraque, et par l’ennui.Leur feuille de route ? Casser les services publics, étouffer les colères sociales, militariser les esprits. Mais le 10 septembre a montré une chose : on est là, et on lâche rien. La rue a répondu présente.Maintenant, on monte d’un cran. Le 18 septembre, on remet ça.Encore plus nombreux, encore plus déterminés.À l’appel du collectif Bloquons Tout, pour faire vaciller leur pseudo autorité. Parce qu’on ne débat pas avec des fossoyeurs.On les bloque. On les renverse. MACRON / LECORNU : LA HONTE, NOUS, LA FORCE.Le 18, on reprend la

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Bally Bagayoko - Saint Denis - Pierrefitte - Lecornu - 18 septembre

Ils reculent… mais ne lâchent rien. Alors nous non plus.

Oui, Lecornu renonce (pour l’instant) à supprimer 2 jours fériés.Preuve que la mobilisation paie, que le 10 septembre a secoué leurs certitudes.Mais attention : ce n’est qu’un repli stratégique. Un coup de com’ pour calmer la colère. Le reste de leur plan ? Toujours là. Hausse du temps de travail, coupes dans les services publics, réformes antisociales, précarisation massive… le poison continue d’être administré à petites doses. Ne soyons pas dupes. Ce gouvernement gouverne contre la majorité, pour une minorité de possédants.Et quand ils “consultent”, c’est pour mieux imposer. Quand ils reculent, c’est pour mieux avancer masqués. Macron reste le vrai problème.Un président sans légitimité

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Bally Bagayoko - Saint Denis - Pierrefitte - UJFP

Pas en notre nom : Non à la criminalisation de la solidarité !

Soutien à l’UJFP, voix juive pour la justice, debout face à l’intimidation d’État. J’exprime ma profonde indignation face à la perquisition menée le 11 septembre au domicile de Daniel Lévyne, directeur de publication du site de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP), dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme ».Ce harcèlement judiciaire, visant une association pacifiste, antiraciste et engagée pour la justice, est inacceptable. Alors que Gaza subit depuis près d’un an une offensive militaire d’une brutalité sans précédent — qualifiée de génocide par de nombreuses ONG et juristes internationaux — il est plus que jamais vital de défendre les voix

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Bally Bagayoko - Saint Denis - Pierrefitte - Fete du sport

Le 14 septembre, nous ne participerons pas à une “Fête nationale du sport” qui masque une casse généralisée !

COMMUNIQUÉ DE PRESSELa France insoumise – Saint-Denis / Pierrefitte-sur-Seine12 Septembre 2025 Le 14 septembre, nous ne participerons pas à une “Fête nationale du sport” qui masque une casse généralisée ! Alors que le Président de la République reconduit la “Fête nationale du sport” initiée en 2024, en marge de la célébration des athlètes sur les Champs-Élysées, nous, militant·es et élu·es de La France insoumise à Saint-Denis et Pierrefitte-sur-Seine, refusons de participer à cette opération de communication.Le sport populaire n’a pas besoin de vitrines ni de podiums. Il a besoin de moyens, de respect, et de soutien concret.Et aujourd’hui, il est en danger. Le mouvement sportif

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L’association nationale « Laissez-les Servir » est bien connue des pierrefittois. Présente sur la ville où elle possède ses locaux depuis 2019, cette association dite de « recadrage républicain » fait partie des protégés historiques de Michel Fourcade. Présente avec ses « cadets » à chaque commémoration sur la ville, notre Conseiller municipal Yohan SALES (LFI) avait à bien des occasions rappelé en Conseil municipal que les avantages dont bénéficie cette association sur notre ville est une faute politique majeure : propos néocoloniaux du président de l’association, liens avec la mouvance ultracatholique, cadre paramilitaire… Ces arguments n’ont jamais suffi pour faire infléchir la majorité municipale. Depuis quelques semaines, le Bondy Blog a

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Bally Bagayoko - Saint Denis - Pierrefitte - Violences policieres - La Sabliere - Saint Denis

Crachat, gifle, violence physique et humiliation en réunion : une nouvelle agression policière de la police nationale à la Plaine Saint Denis

COMMUNIQUÉ DE PRESSESaint-Denis / Pierrefitte-sur-Seine5 septembre 2025 La France Insoumise Saint-Denis / Pierrefitte-sur-Seine dénonce avec la plus grande fermeté la scène de violence policière perpétrée par un agent de la Police nationale, filmée à la résidence La Sablière, dans le quartier de La Plaine à Saint-Denis.Dans une vidéo diffusée le 5 septembre 2025, un policier national est vu asséner une gifle d’une extrême violence à un jeune homme d’origine africaine, avant de lui cracher au visage. La victime ne manifeste aucun comportement agressif ou de résistance. La scène se déroule en présence d’autres agents de la Police nationale, qui n’interviennent pas.Il s’agit là d’un acte

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