Lors d’une séance officielle, le député Philippe Brun (Parti socialiste) s’est permis de déclarer, en entendant un bruit de chantier :
« Marteau-piqueur ? C’est sans doute un travailleur algérien. »
Une phrase raciste, lourde de stéréotypes coloniaux, qui renvoie les travailleurs algériens — et plus largement les immigrés — à des rôles subalternes, comme si leur seule place dans la société était derrière un outil, dans l’ombre. Ce n’est ni une “blague”, ni un dérapage : c’est une parole méprisante, déshumanisante, prononcée par un élu de la République.
Ce même député, il y a quelques mois, lançait son mouvement “populaire” depuis la Bourse du travail de Saint-Denis, mise à disposition par le maire socialiste Mathieu Hanotin, dans une ville où vivent des milliers de descendants d’ouvriers immigrés, notamment algériens.
Ce mouvement, censé “reconnecter la gauche aux ouvriers”, se réclame d’une gauche “du travail”, dans un ton à mi-chemin entre Roussel et Ruffin.
Une posture démagogique, démasquée par ses propres mots.
Nous appelons le Parti socialiste, Mathieu Hanotin, Michel Fourcade et les autres élus de gauche à condamner publiquement ces propos. Le silence, ici, serait une complicité.
On ne peut pas prétendre défendre les classes populaires tout en méprisant publiquement ceux qui les incarnent.
Le 20 octobre 2025