Le 17 octobre 1961, des milliers d’Algériens ont été massacrés pour avoir manifesté pacifiquement contre le couvre-feu visant exclusivement les « Français musulmans d’Algérie ».
Ce massacre, orchestré sous les ordres du préfet Maurice Papon avec l’aval du gouvernement de Michel Debré, a fait des dizaines de morts, des milliers de blessés et d’arrestations. Les corps ont été jetés dans la Seine. La répression, brutale, raciste et étatique, est longtemps restée niée : 11 000 personne arrêtées, au moins 120 manifestants tués par la police entre septembre et octobre.
Parmi les victimes, la jeune Fatima Bedar, âgée de 15 ans, reste aujourd’hui l’un des symboles poignants de cet acte de résistance à la barbarie coloniale. Noyée dans le canal de Saint-Denis pour avoir voulu marcher dignement, sa mémoire nous rappelle le courage de celles et ceux qui, venus des bidonvilles de Saint-Denis ou d’ailleurs, ont manifesté pour leur dignité. Pensée émue à sa famille, à Karime et Yasmina, et à toutes les familles endeuillées.
Comme chaque année, j’exprime une pensée solidaire, humaniste, pour honorer nos morts et refuser l’oubli. Honneur à Fatima Bedar. Honneur aux victimes. Honneur aux Algériens et Algériennes qui ont lutté pour la justice.
Ce 17 octobre 2025, les député·e·s de la France insoumise déposent une proposition de résolution pour que la France reconnaisse officiellement le massacre du 17 octobre 1961 comme un crime d’État, et pour que cette date soit inscrite dans les cérémonies nationales.
Parce que le silence tue une seconde fois. Parce que la mémoire est une condition de la justice.
Ce devoir de mémoire nous engage toutes et tous. Il s’adresse aussi aux jeunes générations : pour que jamais ces cruautés ne se reproduisent, et pour rappeler qu’ailleurs dans le monde, d’autres peuples continuent de subir les logiques mortifères du racisme, du colonialisme et de la répression.
Le 17 octobre n’est pas une date parmi d’autres. C’est un appel à la justice, à la vérité et à la réparation. Un appel à la mobilisation citoyenne pour transformer la mémoire en actes.
Le 18 octobre 2025