À la suite de l’article du Parisien 93 consacré à l’ouverture des bains-douches avenue Wilson à Saint-Denis, nous souhaitons exprimer notre satisfaction, notre vigilance et notre reconnaissance envers celles et ceux qui ont rendu ce projet possible.
Ces bains-douches, ouverts depuis 2023, sont le fruit d’un travail engagé bien avant l’actuelle mandature, par l’ancienne équipe municipale (LFI–PCF–EELV), à la suite d’une étude approfondie sur les besoins en accès à l’hygiène dans notre ville. Cette décision n’est pas née d’un hasard administratif, mais d’une volonté politique ferme de répondre à la réalité du mal-logement et de la précarité sanitaire.
Dans une ville où, selon l’INSEE, près de 3 900 logements sont encore dépourvus de douche ou de salle de bain, la création de 12 douches publiques gratuites, ouvertes 6 jours sur 7, de 8h à 12h, sans aucune condition d’accès (ni de titre de séjour, ni de genre, ni d’âge, ni de langue, ni d’orientation sociale préalable), est une avancée sociale incontestable.
Il est à noter que le projet a été voté à l’unanimité en conseil municipal le 15 décembre 2022, sous la pression et avec le soutien actif du Collectif pour la multiplication des douches publiques, dont le travail de terrain, le plaidoyer et la constance ont été déterminants.
Nous saluons également l’appui précieux de la DRIHL (Direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement), qui a soutenu la mise en œuvre concrète de ce projet, avec une vision partagée : faire de l’accès à l’hygiène un droit réel, et non une faveur exceptionnelle.
Ce projet, qui aurait pu être enterré par la gestion souvent frileuse et technocratique de l’actuelle municipalité socialiste, a heureusement survécu. C’est à souligner.
Mais cette action, aussi précieuse soit-elle, ne saurait suffire seule. Elle doit impérativement s’inscrire dans une stratégie plus large :
- une politique ambitieuse de production de logements publics accessibles à toutes et tous,
- une lutte résolue contre l’habitat indigne, l’insalubrité et les marchands de sommeil,
- une politique cohérente de mise à l’abri, qui ne laisse personne à la rue, en toutes saisons.
L’accès à l’eau et à l’hygiène est un droit fondamental, mais il ne peut pas remplacer l’accès à un logement digne, pérenne et adapté. Les bains-douches publics doivent être un filet de sécurité, pas un palliatif permanent à l’absence de politique du logement.
Cette infrastructure, associée à une halte de nuit, offre aujourd’hui une réponse partielle mais essentielle aux besoins urgents en matière d’hygiène, de santé publique, de lien social, et de reconnaissance de la dignité humaine.
Le collectif reste mobilisé pour que ce lieu évolue : amplitude horaire élargie, moyens humains suffisants, évaluation participative. Ces perspectives doivent guider la suite.
Nous appelons à poursuivre, élargir et protéger ce type d’initiative, au service de la justice sociale et du droit au logement pour tous.
Le 20 août 2025