Ce que prépare le gouvernement avec la réforme d’Action Logement est une attaque directe contre le droit au logement, contre les quartiers populaires, et contre l’emploi local.
Action Logement, c’est un outil paritaire essentiel, historiquement financé par les entreprises pour loger les salariés là où le marché les exclut. C’est aujourd’hui le deuxième financeur du logement social en France, et le premier bailleur d’Europe.
Mais depuis 2017, ce gouvernement en a fait une tirelire : plus de 5 milliards d’euros ponctionnés en 7 ans. Et aujourd’hui, on parle de reclassifier Action Logement Services en administration publique, ce qui aurait pour conséquence immédiate de bloquer ses capacités d’emprunt, de ralentir les investissements, et donc de freiner la construction de logements.
Ce serait une catastrophe sociale et économique. Un impact massif sur l’emploi local.
Action Logement est aussi un acteur de l’emploi local, notamment dans le bâtiment et les travaux publics. Chaque programme de construction ou de rénovation, ce sont des centaines d’emplois mobilisés, des entreprises locales qui travaillent, des jeunes qui se forment. En affaiblissant cet acteur, le gouvernement met aussi en danger des milliers d’emplois non délocalisables, dans des secteurs déjà fragilisés.
Un pays qui construit de moins en moins !
La situation est déjà alarmante :
La production de logements a chuté de plus de 30 % en cinq ans.
En 2024, à peine 90 000 logements sociaux ont été financés en France, contre 130 000 il y a quelques années.
Le logement privé est devenu inaccessible : +22 % de hausse des loyers en zone tendue en 5 ans.
Une crise dramatique en Île-de-France et en Seine-Saint-Denis
En Île-de-France, on compte plus de 500 000 demandeurs de logements sociaux, dont près de 150 000 rien qu’en Seine-Saint-Denis.
À Saint-Denis, à Pierrefitte, des milliers de familles attendent un logement décent. Des enfants grandissent dans la promiscuité, dans l’insalubrité. C’est la réalité quotidienne d’un département où la moitié des habitants vit sous le seuil de pauvreté.
Et au lieu de renforcer les outils d’action, le gouvernement les détruit.
Face à cela, La France Insoumise propose des mesures d’urgence claires :
- Moratoire immédiat sur les ponctions budgétaires faites à Action Logement et aux bailleurs sociaux.
- Plan massif de construction de 200 000 logements publics par an, écologiques, bien situés, accessibles.
- Blocage des loyers en zone tendue pour freiner la spéculation.
- Encadrement national des prix du foncier et arrêt des ventes de terrains publics aux promoteurs privés.
- Revalorisation des APL et création d’une garantie universelle des loyers, pour sécuriser locataires et propriétaires.
- Plan de rénovation des logements insalubres, en priorité dans les quartiers populaires.
Ce n’est pas d’une étatisation technocratique dont nous avons besoin. C’est d’un investissement massif, humain, urgent dans le logement. Car sans logement digne, il n’y a ni santé, ni éducation, ni travail. Le logement est la clef de tout.
Nous appelons donc à l’abandon immédiat de ce projet de réforme d’Action Logement. Et à remettre enfin le droit au logement au cœur de l’action publique.
Le 12 août 2025