[# Sauvons les CHSCT ! Un excellent article de Rémy Jean et appel à la création d’une assemblée nationale le mardi 4 décembre à Paris. Bally Bagayoko]

[# Sauvons les CHSCT ! Un excellent article de Rémy Jean et appel à la création d’une assemblée nationale le mardi 4 décembre à Paris. Bally Bagayoko]

Des citoyens engagés appellent à défendre les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, après leur suppression par les ordonnances Macron, en participant à une « assemblée nationale » à la Bourse du travail de Paris le 4 décembre.

Citoyens engagés pour la santé au travail à des titres divers (syndicalistes, consultants, avocats, médecins du travail, chercheurs…), nous proposons à toutes celles et tous ceux qui sont opposés à la suppression des CHSCT prévue par les ordonnances modificatrices du code du travail de se retrouver le 4 décembre prochain dans une assemblée nationale pour les CHSCT. Nous appelons tous les CHSCT de France à y envoyer un représentant.

L’enjeu est de taille. La suppression des CHSCT, au prétexte du regroupement des instances représentatives du personnel actuelles dans une instance unique, constituerait un recul considérable en matière de santé au travail. Elle irait en sens inverse de l’évolution historique du droit du travail et des relations sociales qui a fait progressivement du CHSCT un acteur majeur de la prévention et un outil essentiel pour l’intervention des travailleurs sur ce terrain.

Dispositions régressives

Elle irait à l’inverse de cette évolution historique en réduisant le temps, les moyens et le nombre de représentants du personnel dédiés aux questions de santé et de sécurité au travail. Plus de réunions ou de temps de réunion réservés, plus de représentants du personnel spécialement mandatés, dans les entreprises de moins de 300 salariés. Une commission Santé, sécurité et conditions de travail dans celles de plus de 300 salariés, mais sans obligation de moyens pour l’employeur, hormis celle que cette commission comprenne au minimum 3 représentants du personnel. Rappelons qu’aujourd’hui le seuil de constitution des CHSCT est de 50 salariés et qu’ils comprennent de 3 à 9 représentants du personnel selon la taille de l’entreprise (3 de 50 à 199 salariés, 4 de 200 à 499, 6 de 500 à 1499, 9 à +1500).

Ces dispositions seraient d’autant plus régressives que les représentants du personnel dans les commissions SSCT prévues par les ordonnances seraient des élus « multi-tâches » et « polyvalents » du fait de leur appartenance à l’unique instance (le comité social et économique) chargée de représenter le personnel dans tous les domaines et sur tous les sujets. Et, par conséquent, moins disponibles pour les questions de santé et sécurité au travail que les actuels représentants du personnel au CHSCT qui peuvent se consacrer exclusivement à leur mission. À l’instar et dans la continuité des délégués mineurs pour la sécurité institués en 1890 ou, quelques années plus tard, des « comités de sécurité » chargés d’« associer les travailleurs aux tâches de protection contre les risques professionnels » dans l’industrie (décret du 4 août 1911).

Cette régression serait aggravée par une restriction des possibilités pour les représentants du personnel de faire appel à des expertises externes comme le prévoit le code du travail. Le recours à ces expertises serait rendu plus difficile par le biais d’un changement de leurs modalités de financement. Aujourd’hui intégralement à la charge des employeurs, certaines d’entre elles – et notamment celles concernant les projets importants « modifiant les conditions de santé et de sécurité ou les conditions de travail » – devraient désormais être financées à hauteur de 20 % par l’instance unique de représentation du personnel, alors que le budget de cette instance serait le même que celui des actuels CE dans la plupart des entreprises. Autant dire aux représentants du personnel qu’ils devront renoncer à recourir à ces expertises et par là même à la ressource reconnue qu’elles constituent pour la conduite du dialogue social au sein de l’entreprise.

Un coup porté à la santé au travail

La suppression des CHSCT serait un coup porté à la santé au travail. Un coup inacceptable dans un contexte où les besoins en la matière sont de plus en plus importants. La France reste un des pays européens les plus mal placés pour le nombre d’accidents du travail mortels (545 en 2015). Le nombre de cancers d’origine professionnelle est en augmentation. Comme le nombre de troubles musculo-squelettiques (+ 60 % en dix ans) et le nombre de lombalgies. À côté de ces risques physiques, les risques d’atteinte psychique (stress chronique, dépression, burn-out…) se sont multipliés (+ 40 % de pathologies reconnues entre 2015 et 2016) et appellent des réponses préventives fondamentales en termes d’organisation du travail et de relations professionnelles. Dans ce registre, le harcèlement sexuel au travail devient à juste titre une préoccupation majeure et devrait être combattu avec de nouveaux moyens et une détermination renforcée.

À tout cela – et c’est déjà beaucoup – viennent s’ajouter des enjeux environnementaux de plus en plus prégnants. La catastrophe d’AZF Toulouse – dont le directeur et la société exploitante viennent d’être condamnés par la cour d’appel de Paris – a montré les conséquences dramatiques que pouvait avoir une insuffisante maîtrise de la sécurité sur un site industriel à hauts risques. Une étude récente a mis en évidence l’impact hautement pathogène de la pollution d’origine industrielle pour la population du golfe de Fos-sur-Mer et de l’étang de Berre dans le sud de la France. L’usage massif des pesticides et d’autres substances chimiques dans la production agricole pose les mêmes questions. Sans parler du nucléaire et des risques liés au prolongement de la durée de vie des centrales. Les enjeux de santé et de sécurité au travail rejoignent ici des enjeux de santé publique et appellent des coopérations plus fortes entre tous les acteurs concernés.

Aussi, au lieu d’être supprimés, les CHSCT devraient au contraire être renforcés en moyens et en prérogatives. Pour être plus efficaces et plus performants sur un champ d’action qui ne cesse de s’élargir.

Rendez-vous le 4 décembre pour faire la démonstration de cette nécessité et débattre des actions à construire dans cette perspective !

L’assemblée se tiendra le 4 décembre de 9 heures à 17 heures à la Bourse du travail de Paris, salle Hénaff, 29 boulevard du Temple (IIIe arrondissement)

Rémy Jean

Facebook
Twitter
LinkedIn
Email
WhatsApp
Bally Bagayoko - LFI - Saint Denis - Pierrefitte - Islamophobie

Liberté, dignité, solidarité : contre l’islamophobie et toutes les discriminations !

En 2024, le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) a recensé 1 037 actes islamophobes en France, après analyse juridique, soit une hausse de 25 % par rapport à 2023 (828 actes). Parmi ces faits, 76 % concernent des femmes, confirmant que les femmes musulmanes, souvent voilées, restent les premières cibles. Le port du voile est explicitement cité comme motif dans 402 cas. Entre janvier et mai 2025, les actes

LIRE L'ARTICLE »
Bally Bagayoko - LFI - Saint Denis - Pierrefitte - Budget

Budget 2026 : nos jeunes sacrifiés pour financer l’armée et la répression !

Je suis révolté par ce que révèle le projet de budget 2026 : alors que le gouvernement se targue d’une hausse globale de 10,5 milliards d’euros des dépenses de l’État, c’est la jeunesse qui paie la facture. Dans nos quartiers populaires, où chaque euro compte, ce sont des milliers de jeunes de 3 à 30 ans qui vont se retrouver moins soutenus pour étudier, se cultiver, faire du sport ou

LIRE L'ARTICLE »
Bally Bagayoko - LFI - Saint Denis - Pierrefitte - 22 novembre - Ilot 8

La France Insoumise Saint-Denis / Pierrefitte soutient les habitants de l’Îlot 8 !

La France Insoumise Saint-Denis / Pierrefitte exprime son plein soutien au collectif des locataires de l’Îlot 8 dans leur combat pour la préservation de leur quartier, de son patrimoine architectural et de sa vie sociale. Nous dénonçons la résidentialisation et la privatisation imposées par la mairie et Plaine Commune Habitat, malgré l’opposition massive des habitants (167 signatures sur 184 logements) et leurs alertes sur les conséquences sociales et financières du

LIRE L'ARTICLE »
Bally Bagayoko - LFI - Saint Denis - Pierrefitte - 22 novembre -Prime de noel

Prime de Noël : joie… pour certains seulement !

Ah, quelle joie ! Pour la première fois, la commune nouvelle Saint-Denis / Pierrefitte-sur-Seine offre une prime de Noël à ses agents. Une belle initiative pour améliorer, ne serait-ce que quelques instants, le pouvoir d’achat des fonctionnaires. Enfin… quelques instants seulement, et pour certains. Car attention, cette prime a ses petites conditions “magiques” : il faut être dans la fonction publique au 1er décembre, avoir travaillé plus de 6 mois,

LIRE L'ARTICLE »
Bally Bagayoko - LFI - Saint Denis - Pierrefitte - 22 novembre -Stalingrad

Tournée des Insoumis – Quartier Stalingrad / Saint-Denis

Samedi 22 novembre, de 15h à 17h, nous serons dans le quartier Stalingrad à Saint-Denis pour aller à la rencontre des habitantes et habitants. L’occasion d’échanger, de vous écouter, de proposer, et de vous présenter nos premières mesures pour les élections municipales de mars 2026. Nous continuerons à agir pour le rassemblement du plus grand nombre, afin de construire une alternative forte face à la politique rétrograde menée par l’actuelle

LIRE L'ARTICLE »
Bally Bagayoko - LFI - Saint Denis - Pierrefitte - maisons de quartier

Rencontre avec les personnels mobilisés des centres sociaux et Maisons de Quartier de Saint-Denis et Pierrefitte-sur-Seine !

Aujourd’hui, à l’appel du syndicat CGT, les personnels des centres sociaux et des Maisons de Quartier de Saint-Denis et de Pierrefitte-sur-Seine se sont mobilisés pour dénoncer la dégradation continue de leurs conditions de travail. Leur mobilisation révèle une situation alarmante : sous-effectif chronique, absence de remplacements, précarité persistante, pressions organisationnelles, mais aussi vétusté de certains locaux qui ne garantissent ni la sécurité ni la dignité nécessaires pour accueillir les habitant·es.

LIRE L'ARTICLE »