[#Vu des États-Unis. Emmanuel Macron, “un président français qui va lui aussi échouer » un excellent article du New York Times, qui n’est pas ma lecture quotidienne. Bally BAGAYOKO]
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Dans une tribune publiée dans le New York Times, un professeur de l’université de Cambridge juge sans concession les premiers mois de la présidence Macron. Il explique la chute de popularité du chef d’État chez les Français par “le vide au cœur de son projet politique”.
Le principal problème d’Emmanuel Macron ? Le “macronisme”juge Chris Bickerton pour expliquer la chute de popularité du chef d’État chez les Français. Son projet est “bien trop centré sur sa personnalité” estime ce professeur d’université de Cambridge :
« Son attrait est principalement venu de sa jeunesse, de son dynamisme, de son allure et de son talent oratoire. [Mais] une fois que le charme est rompu, il ne reste rien à aimer pour ses soutiens ».
Pour Chris Bickerton, la volonté d’Emmanuel Macron de restaurer une “grandeur présidentielle” aux “accents monarchiques”, a été perçue comme une “attitude arrogante”, ce qui “a détruit l’image anti-élite de départ que M. Macron avait cultivée pendant sa campagne”.
Des “sacrifices” payés au prix fort.
Même si, grâce à sa “dérégulation du marché du travail”, “une baisse durable du chômage serait bien accueillie”, “les expériences des autres pays suggèrent que cela serait accompagné de nouvelles formes d’inégalités”, ce qui “n’est guère compatible avec une population qui a grandi dans les traditions sociales-démocrates françaises d’après-guerre”.
Le spécialiste de la vie politique européenne considère qu’Emmanuel Macron risque de payer au prix fort ses réformes économiques, des “sacrifices” pour que “le reste de l’Union européenne – en particulier l’Allemagne – prenne de nouveau au sérieux la France”.
“De la rhétorique et de l’orgueil”
La victoire d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle a “chamboulé profondément et durablement le paysage politique moribond français, et pour cela, il mérite d’être remercié”. Mais l’analyste conclut en vilipendant le projet politique du “macronisme”, qui n’est “rien de plus que de la rhétorique et de l’orgueil, soutenu par des politiques néolibérales classiques” :
Pour le moment, M. Macron demeure le chéri de l’élite libérale mondiale, mais son impopularité croissante nous donne une meilleure idée de ce qu’il a à offrir”.