William Goldnadel évoque l’existence de “colonies de peuplement” en Seine-Saint-Denis.

« Colonies de peuplement en Seine-Saint-Denis: les propos de haine de Gilles-William Goldnadel doivent être condamnés »

[TRIBUNE] Dans un tweet daté du 31 décembre, l’avocat franco-israélien Gilles-William Goldnadel évoque l’existence de “colonies de peuplement” en Seine-Saint-Denis. Des élus politiques, des militants associatifs et des citoyens du département et d’ailleurs en France dénoncent des propos visant à stigmatiser encore plus les quartiers populaires.

La stigmatisation des quartiers populaires ne cesse pas de faire des émules et vise de plus en plus certaines catégories de personnes, à savoir les Arabes, les Noirs, les Roms, les enfants d’immigrés, et bien entendu, les musulmans. On la voit évidemment dans les médias, de l’enquête de Bernard de la Villardière à Sevran, en Seine-Saint-Denis à la Une sur Saint-Denis rebaptisé Molenbeek-sur-Seine par Le Figaro Magazine. On la voit aussi sous la plume ou dans la bouche de personnages publics et politiques. La liste est déjà longue mais elle se rallonge avec Gilles-William Goldnadel.

Cet avocat franco-israélien est connu pour ses prises de position alignées sur celles des dirigeants israéliens les plus extrémistes. Il écrit régulièrement des tribunes dans Valeurs Actuelles, Le Figaro, Dreuz.info mais également pour le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) dont les positions sont elles aussi largement alignées sur celles du gouvernement israélien.

Le 31 décembre dernier, Gilles-William Goldnadel a condamné dans un tweet la traçabilité des produits issus des colonies juives de Cisjordanie. L’avocat réagissait à la présence d’une affiche indiquant “Colonies israéliennes” au rayon fruits du magasin Auchan du Kremlin-Bicêtre. Son tweet : “Des colonies de peuplement, contre l’avis des autochtones, il y en a en Seine St Denis. Un Juif est moins étranger en Judee”.

Si l’on s’en tient au sens des propos de M. Goldnadel, les citoyens de confession juive n’ont pas leur place dans les banlieues françaises, et plus globalement en France. En outre, toujours selon l’avocat, défenseur du choc des civilisations, un Juif serait plus chez lui en Israël qu’un Arabe, un Noir ou qu’un Rom en Seine-Saint-Denis.

Si ce tweet s’inscrit dans une longue lignée de propos et déclarations, d’institutions ou de personnalités visant à piéger tous les Français de confession juive dans un soutien inconditionnel à la politique d’Israël, il n’en reste pas moins choquant.

Premièrement, ces quelques lignes légitiment la colonisation israélienne alors qu’elle vient d’être condamnée une énième fois par une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l’ONU le 23 décembre dernier. Deuxièmement, par ces mots, Gilles-William Goldnadel veut imposer une vision uniforme d’une communauté juive totalement homogène soudée autour d’’un soutien sans nuances aux différents gouvernements israéliens, espérant faire passer toute critique de l’État d’Israël pour de l’antisémitisme. Enfin, et toujours dans la droite ligne des gouvernements Israéliens successifs, maître Goldnadel s’adresse aux Français de confession juive en leur demandant de quitter une France pleine de musulmans, de Noirs et de banlieusards – forcément antisémites – pour aller vivre en Israël. Il affirme donc implicitement que les Noirs, les Roms, les Arabes, mais surtout les musulmans, se sont imposés en France et aux Blancs, qui sont les “autochtones”, et ne sont donc pas les bienvenus.

Malheureusement pour lui, dans nos quartiers populaires se côtoient depuis des décennies des personnes juives, musulmanes, arabes, noires, blanches, asiatiques, roms,… qui vivent les mêmes difficultés sociales et économiques. Dès lors, cette fine analyse vaut-elle pour les citoyens qui pour certains parmi nous sont nés ici ? Ou juste pour nos parents ? Ou pour toutes celles et tous ceux qui vivent ensemble chaque jour par-delà les différences ?

Le parallèle entre la colonisation et l’occupation israéliennes en Palestine avec de prétendues colonies de peuplement dans le 93 est évidemment insupportable. En passant, on soulignera que ce sont des personnes comme Gilles-William Goldnadel qui non seulement théorisent l’importation du conflit israélo-palestinien en France mais l’appliquent avec un zèle assumé.

Ces propos n’ont toujours pas été condamnés par des responsables politiques, ni par des organisations antiracistes. Nous les y appelons. Réagissons et dénonçons-les ensemble. Ces propos sont une insulte pour les immigrés et filles et fils d’immigrés de ce pays, Français et étrangers et pour celles et ceux qui partagent leur quotidien. Ces personnes qui sont aussi la richesse et la créativité de la France et de la Seine-Saint-Denis. Une insulte également à l’Histoire de ce pays et de ce département.

Nous demandons que ces propos soient condamnés et que des poursuites soient engagées tant nous estimons qu’ils incitent à la haine des populations des quartiers populaires en général et de la Seine-Saint-Denis en particulier.

Les signataires : Bally Bagayoko, adjoint au maire, Saint-Denis ; Elsa Bardeaux, adjointe au maire, FDG, Villeneuve-Saint-Georges ; Yasmina Bedar, citoyenne, Saint-Denis ; Youssef Ben Amar, élu et artiste, FDG, Allonnes ; Assia Benziane,  adjointe au maire FDG, Fontenay-sous-Bois ; Renaud Boissac, militant politique, Bobigny ; Mehdi Bouteghmès, conseiller municipal, La Courneuve ; Jean Brafman, militant Ensemble et Mrap, Saint-Denis ; Patrick Braouezec, membre honoraire du Parlement, Saint-Denis ; Imen Chatteur, militante pour l’égalité des droits, Bondy ; Saskia Cousin, anthropologue, Saint-Denis ; Deniz Cumendur, militant Jeunesses Communistes, Bobigny ; Melek Ekim, militante PS, Villeneuve-La-Garenne ; Faïza Guène, écrivain, Pantin ; Haouaria Hadj Chikh, conseillère départementale, Marseille ; Kamal Hamza, conseiller municipal, LR, La Courneuve ; Nassim Lachelache, adjoint au maire, Fontenay-Sous-Bois ; Patrice Leclerc, maire PCF, Gennevilliers ; Lyes Louffok, travailleur social, Paris ; Madjid Messaoudene, élu en charge de la lutte contre les discriminations, FDG, Saint-Denis ; Anissa Meziti, militante antiraciste et étudiante, Le Mans ; Mehdi Mokrani, adjoint au maire, Ivry-sur-Seine, Laurent Russier, maire PCF, Saint-Denis ; Denis Ruel, architecte, Saint-Denis ; Azzedine Taïbi, maire PCF, Stains ; Slimane Tirera, Président de New-Vo Radio, l’Île-Saint-Denis ; Smina Zekrini , militante antiraciste, membre de la Mafed (Marche des Femmes pour l’égalité), Épinay-sur-Seine.

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