Bally Bagayoko - LFI - Saint Denis - Pierrefitte - banlieue-rouge

Déclaration : De la Banlieue rouge à l’engagement insoumis

Je suis un enfant de la Banlieue rouge, héritier du communisme municipal. C’est à l’invitation d’un camarade communiste, au début des années 2000, que j’ai fait mes premiers pas en politique. Je suis également père de famille de quatre enfants, d’origine malienne, marié à une femme d’origine tunisienne. Mon histoire personnelle est ainsi profondément liée à celle de Saint-Denis et de la Seine-Saint-Denis : un territoire multiculturel, jeune, populaire et politiquement engagé. Avec plus de 140 nationalités représentées, Saint-Denis est un véritable melting-pot, rare et précieux, qui constitue la force de nos quartiers.

Saint-Denis n’a jamais été qu’une ville : c’est un symbole. Au début du XXᵉ siècle, c’était une grande zone industrielle, où métallurgie, chimie et transports concentraient une population ouvrière forte, consciente de sa condition et de ses droits. C’est là que le Parti communiste français a trouvé un terreau fertile, et que les municipalités communistes ont incarné la lutte des classes dans la vie quotidienne, construisant logements sociaux, équipements collectifs et culture populaire. L’immigration a toujours été intégrée à ce projet : Italiens, Espagnols, Portugais, Maghrébins… tous sont devenus partie prenante de ce peuple ouvrier, uni par la même condition sociale.

Mais les mutations économiques et sociales ont profondément transformé la Seine-Saint-Denis. La désindustrialisation a fragilisé le modèle ouvrier, le tissu militant s’est effrité, et les jeunes générations issues de l’immigration se sont moins reconnues dans le communisme traditionnel. Pourtant, Saint-Denis est restée un territoire de lutte et de résistance : contre les oppresseurs, contre le nazisme, contre le racisme. C’est aussi un territoire de solidarité, où l’on ne peut rester insensible à la souffrance du voisin. Collectifs de sans-papiers, associations de quartier, mouvements féministes et initiatives d’éducation populaire continuent de réinventer la politique depuis la base.

Aujourd’hui, la recomposition politique s’est opérée : Saint-Denis et la Seine-Saint-Denis sont devenues des bastions de la France insoumise. Le communalisme insoumis réactive certains codes de la culture communiste : fierté populaire, refus du mépris social, lutte contre les inégalités territoriales. LFI propose un communalisme moderne fondé sur l’autogestion locale, l’implication citoyenne, l’écologie populaire et la réappropriation collective de la ville. C’est une tentative de refaire peuple à partir de la diversité : un peuple uni par la même condition sociale, dans nos différences.

Mais les enjeux de notre temps sont immenses et pressants. Il faut garantir une éducation de qualité pour toutes et tous, un accès aux services publics, lutter contre la gentrification et assurer le droit au logement, protéger nos biens communs et défendre l’avenir de la jeunesse face à un État de moins en moins interventionniste et de plus en plus inégalitaire. Dans un contexte où la métropole pousse à la compétition entre les territoires plutôt qu’à la coopération, nous avons besoin d’un cap ambitieux : l’avènement d’une 6ᵉ République capable de bâtir une société anticapitaliste, antiraciste, humaniste et solidaire.

Saint-Denis est également aujourd’hui un symbole de la lutte des classes contemporaine. La frontière sociale ne sépare plus seulement ouvriers et patrons, mais centres et périphéries : Paris versus Seine-Saint-Denis. La question du logement, du transport, de la sécurité et du service public devient le nouveau terrain de confrontation entre classes sociales. Avec ses contrastes extrêmes – du Stade de France aux quartiers populaires – Saint-Denis incarne cette tension.

Un nouveau prolétariat politique émerge : travailleurs précaires, livreurs, aides-soignantes, mères isolées, étudiants pauvres… ce sont les héritiers contemporains de la lutte des classes. Dans les collectifs citoyens, syndicats de quartier, associations antiracistes ou écologistes, le politique se réinvente depuis la base.

Saint-Denis et la Seine-Saint-Denis racontent ainsi un siècle d’histoire sociale française : du prolétariat industriel à la diversité populaire, du communisme municipal au communalisme insoumis, de la lutte des classes traditionnelle à une lutte contemporaine pour la dignité, l’égalité et la reconnaissance. La Seine-Saint-Denis reste rouge, mais d’un rouge métissé, vivant, réinventé : celui du peuple en mouvement.

Le 8 novembre 2025

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Bally Bagayoko - Saint Denis - Pierrefitte - Drapeau Palestine

Drapeau palestinien levé, peuple oublié : l’indécente mise en scène de Saint-Denis

Ce matin, à l’aube, la mairie de Saint-Denis a hissé le drapeau palestinien sur son fronton. Un geste symbolique fort, en apparence. Mais à y regarder de plus près, ce geste en dit peut-être plus sur ceux qui l’ont orchestré que sur le message qu’il prétend porter. Car dans cette cérémonie surprise, tout a été pensé pour la communication, rien pour la mobilisation populaire. Aucune invitation lancée à la population. Aucun message aux collectifs engagés depuis des mois pour la reconnaissance de la Palestine. Aucune coordination avec les associations locales, ni avec les comités de soutien palestiniens, ni même avec les groupes d’opposition municipaux. Pire

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Bally Bagayoko - Saint Denis - Pierrefitte - Fresque Fraternité

Quand on efface l’art, on abîme la mémoire. Destruction de la fresque La Fraternité à Saint-Denis : consternation, émotion et exigence de réparation.

Il existe des œuvres dans nos quartiers qui dépassent leur simple statut artistique.Elles sont des repères visuels et affectifs, des fragments de mémoire collective, des témoins d’histoires populaires. C’était le cas de la fresque La Fraternité, peinte en 1993 sur un mur de la cité du Franc-Moisin à Saint-Denis.130 mètres de fresque.130 mètres de vie, de symboles, d’histoire. Aujourd’hui, cette œuvre a été détruite, sans qu’aucune alerte n’ait été sérieusement prise en compte. Elle représentait une femme kabyle au-dessus d’un globe tenu par une main : une allégorie d’un Nouveau Monde, réalisée par l’artiste américain Eloy Torrez, dans le cadre d’une commande du ministère de

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Bally Bagayoko - Saint Denis - Pierrefitte - Carole Delga

Ma réponse aux propos inacceptables de Carole Delga, présidente de la Région d’Occitanie !

Je suis choqué mais, hélas, plus surpris.Carole Delga, présidente socialiste de la région Occitanie, vient une nouvelle fois de franchir une ligne grave. Affirmer avec une désinvolture insupportable que « sur le terrain, Jean-Luc Mélenchon fait plus peur que Marine Le Pen. En Seine-Saint-Denis, ce n’est peut-être pas le cas, mais dans le reste de la France, c’est la réalité », ce n’est pas seulement inacceptable.C’est participer activement à la banalisation de l’extrême droite, à la diffusion de ses idées, et à la disqualification de celles et ceux qui la combattent réellement. En mettant la France Insoumise – et Jean-Luc Mélenchon – au même niveau

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Bally Bagayoko - Saint Denis - Pierrefitte - Ecoles

Soutien aux familles de Pierrefitte : l’Éducation est un droit, pas un parcours du combattant !

À Pierrefitte-sur-Seine, 24 élèves de 6e sont restés sans affectation scolaire pendant deux semaines, faute d’anticipation de la part des services de l’Éducation nationale. Ce sont des enfants de 11 ans laissés sur le bord du chemin de l’école, des familles plongées dans l’angoisse et le flou, contraintes de jongler entre travail, démarches administratives, et absence totale de réponses. Pendant ce temps, la DSDEN décidait de fermer une classe à Lucie Aubrac… pour en rouvrir une dans l’urgence à Pablo Neruda, un établissement déjà saturé, vétuste et en manque de personnel. Résultat : des enseignants sous pression, des cours qui peinent à démarrer, et des

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Bally Bagayoko - Saint Denis - Pierrefitte - Gaza - Hollande

Gaza : des propos inacceptables de François Hollande sur BFM

Alors que plus de 60 000 morts sont à déplorer, que plus de 80 % du territoire de Gaza est détruit, et que de nombreuses organisations internationales qualifient clairement la situation de génocide, François Hollande parle encore d’une “évolution génocidaire possible” si Israël “mettait à terme son plan”. Ces propos sont scandaleux et révisionnistes. Ils minimisent une réalité atroce déjà en cours, au mépris des faits, des victimes et du droit international. En affirmant cela publiquement, l’ancien président ne parle pas en son seul nom : il exprime sans détour la ligne ambiguë et complice du Parti socialiste face à l’agression contre le peuple palestinien.

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CAF de Saint-Denis : Trop, c’est trop.

Depuis des mois, de nombreux usagers, comme Magali, se retrouvent sans réponses, sans aides, sans solutions. Ce matin encore, Magali s’est déplacée à la CAF. Résultat ?Pas de rendez-vous = pas d’aide.On lui parle d’un soi-disant bug informatique national… qui n’existe même pas. Pendant ce temps, les aides restent suspendues.Des familles vivent sans ressources depuis juin.Les plus fragiles — personnes âgées, précaires, non connectées — sont laissées sur le carreau. Nous interpellons la direction de la CAF de Saint-Denis : il est urgent d’agir. La CAF est un service public. Elle doit servir, pas exclure. Et Magali n’est pas seule. Elle parle pour des centaines

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Bally Bagayoko - Saint Denis - Pierrefitte - Intermarché - Pleyel - Photo CC Jojo975077773773

Un nouveau souffle pour Pleyel avec l’ouverture d’Intermarché !

Ce commerce de proximité, très attendu par les habitant·es et les salarié·es du quartier, a enfin ouvert ses portes après de longs retards juridiques et administratifs. Avec ses 1000 m², plus de 14 000 références, une double entrée (avenue Anatole France / boulevard Finot) et des caisses automatiques et traditionnelles, ce magasin répond à un véritable besoin local. Je salue le choix d’Intermarché de s’implanter à Saint-Denis. Mais au-delà de la simple présence commerciale, il est essentiel que l’enseigne s’engage pleinement en faveur de l’emploi local et de la formation des habitant·es. C’est une attente forte, légitime, pour faire de ce commerce un acteur territorial

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Bally Bagayoko - Saint Denis - Pierrefitte - Police - Tourcoing - photo CC par crash71100

Condamnation des violences à Tourcoing – Pour une police républicaine et une sécurité juste !

Nous condamnons l’agression du policier de la BAC survenue le 11 septembre à Tourcoing. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement. Cependant, la vidéo diffusée interroge : comment ce policier s’est-il retrouvé seul et isolé dans un contexte aussi tendu ? Dans le même temps, à Saint-Denis, un jeune de 19 ans a subi des violences humiliantes (crachat, gifle) de la part de policiers, sans justification. Il a fait preuve d’une retenue remarquable face à cet acte injuste. Ces deux événements montrent une chose : la violence, qu’elle vienne d’individus ou de l’institution, mine la confiance, fracture les quartiers, alimente les tensions. On peut – et

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Bally Bagayoko - Saint Denis - Pierrefitte - 20 septembre - Sous prefecture Saint Denis

Mobilisation devant la sous-préfecture de Saint-Denis : pour un service public digne et accessible

Nous étions présent·es devant la sous-préfecture de Saint-Denis pour interpeller les services de l’État sur les difficultés toujours trop nombreuses rencontrées par les usagers : délais interminables, plateformes inaccessibles, manque de suivi, et parcours administratifs souvent inhumains. Nous saluons les premiers pas vers une amélioration de l’accueil et du traitement des dossiers. Mais le compte n’y est toujours pas. Nous tenons à saluer l’engagement du collectif citoyen qui s’est mobilisé avec détermination pour faire entendre la voix des usagers et porter des propositions concrètes. Ce travail de terrain a ouvert la voie à d’autres mobilisations dans des communes confrontées aux mêmes difficultés. Ce collectif prouve

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