Îlot 8 Saint Denis : Luttes populaires contre la privatisation de la ville !
Le 15 juin, sur la dalle de l’Îlot 8 Basilique à Saint-Denis, une soixantaine de personnes – habitants, locataires, soutiens – se sont rassemblées pour défendre leur droit fondamental à un logement digne. Ce n’est pas un simple débat, c’est un acte de résistance populaire contre la « résidentialisation » imposée d’en haut, sans concertation, symbole d’une volonté politique de transformer la ville au profit des plus riches. Faute de lieu mis à disposition, les échanges ont eu lieu dehors, preuve supplémentaire du mépris institutionnel. Mais la combativité et la solidarité étaient au rendez-vous. La France Insoumise, aux côtés des habitants depuis le début, était présente pour porter leur voix.
Un joyau d’urbanisme social menacé par la gentrification
L’Îlot 8, conçu par Renée Gailhoustet, incarne un urbanisme d’émancipation, pensé pour les classes populaires. Aujourd’hui, ce patrimoine est menacé : fermeture des cheminements collectifs, destruction d’escaliers, privatisation des espaces communs. Derrière le prétexte sécuritaire, c’est une opération de gentrification qui se profile, au bénéfice d’intérêts immobiliers privés. En clair, on prépare le terrain pour faire partir les pauvres. Heureusement, architectes, urbanistes critiques, historiens du logement social – dont des membres de l’association Docomomo – sont venus soutenir les habitants dans leur combat pour la justice urbaine. La France Insoumise les soutient pleinement.
Des locataires lucides, organisés et debout
Face aux moisissures, à l’humidité, aux infiltrations et à la saleté organisée par le désengagement du bailleur, les habitants ne se trompent pas : cette dégradation n’est pas une fatalité, c’est une stratégie d’abandon. Pourtant, ils refusent la résidentialisation et ses promesses toxiques : hausses de charges, sentiment d’enfermement, échec sécuritaire. Ce qui se passe ici est ce qui se passe ailleurs : l’organisation délibérée d’une casse sociale. C’est aussi ce que dénonce la France Insoumise à l’Assemblée nationale et sur le terrain, en soutenant celles et ceux qui résistent.
Une bataille locale dans une guerre sociale nationale
Ce qui se joue à l’Îlot 8 dépasse Saint-Denis : c’est un exemple parmi tant d’autres de la casse du logement social orchestrée par l’État au nom de la rentabilité. La baisse des financements pour le logement public, la marchandisation du foncier et la spéculation conduisent à l’expulsion programmée des classes populaires. Comme à Aubervilliers ou ailleurs, la résistance est possible – mais elle nécessite des alliances solides. La France Insoumise l’affirme : nous serons toujours du côté de ceux qui luttent pour que les quartiers populaires restent vivants et habités par leurs habitants.
Le patrimoine sans ses habitants n’est qu’un décor
Si l’Architecte des Bâtiments de France semble avoir été sensible à la mobilisation, la menace reste entière : car préserver une façade sans maintenir les usages, les circulations, les lieux de vie collective, c’est trahir l’esprit de l’œuvre. Ce que veulent les habitants, ce n’est pas une mise sous cloche de leur quartier, c’est une ville vivante, ouverte, solidaire. C’est le cœur du projet initial de Gailhoustet, que la mairie et les promoteurs veulent détruire au nom d’une ville muséifiée, privatisée, aseptisée.
Une mobilisation exemplaire, un front large pour la justice
167 locataires sur 185 ont signé la pétition locale, près de 1 000 soutiens publics ont rejoint l’appel. Ce n’est pas une simple contestation : c’est une clameur populaire pour le droit à la ville. Les habitants exigent d’être respectés, entendus, considérés. Ils disent non à la démolition sociale, non à la ville à deux vitesses. La France Insoumise salue leur engagement et continuera de porter cette parole dans toutes les arènes politiques possibles.
Un quartier qui résiste, une ville qui ne cède pas
L’Îlot 8 est aujourd’hui un symbole : celui d’un peuple qui refuse de disparaître. Grâce à l’intelligence collective des habitants, au soutien des architectes militants, et à l’engagement politique de gauche, la lutte continue. Contre la résidentialisation, contre la gentrification, contre l’éviction des classes populaires, nous défendons une ville populaire, ouverte, hospitalière. Une ville monde, à l’image de Saint-Denis. La France Insoumise reste mobilisée pour que Saint-Denis reste fidèle à son histoire de dignité et de luttes.
Le 9 juillet 2025