[# Peut-on encore défendre des principes ? Par mon amie Clémentine Autain Députée France Insoumise, qui pose de manière précise une question essentielle dans une période exceptionnelle. Elle y apporte aussi quelques pistes des possibles. Bally Bagayoko]

[# Peut-on encore défendre des principes ? Par mon amie Clémentine Autain Députée France Insoumise, qui pose de manière précise une question essentielle dans une période exceptionnelle. Elle y apporte aussi quelques pistes des possibles. Bally Bagayoko]

Prise à partie à propos de son refus de lever l’immunité parlementaire de Gilbert Collard, Clémentine Autain explique les raisons d’un choix qui procède de la défense de principes démocratiques fondamentaux.

La vie politique est sans cesse piégée. La République en marche sait, avec plus ou moins de talent, s’engouffrer dans les failles imposées par l’infernal rythme médiatique, accéléré avec l’essor des réseaux sociaux. Il sait aussi agiter l’épouvantail du Front national pour anéantir toute pensée. Au détour d’une réunion du bureau de l’Assemblée nationale, où j’y représente le groupe de la France insoumise, confrontée à deux « colis piégés », j’ai choisi de défendre des principes essentiels.

C’était mercredi 27 septembre. Le cas de la levée de l’immunité parlementaire de Gilbert Collard était à l’ordre du jour de ce bureau exceptionnel, réuni en plein examen de la loi sur la transposition de mesures de l’état d’urgence dans le droit commun, qui alerte tous les défenseurs des droits et libertés – jusqu’aux experts de l’ONU. Les faits reprochés au député d’extrême droite concernent un tweet de 2015 dans lequel, à la suite d’une comparaison faite chez Jean-Jacques Bourdin entre le FN et Daesh, il a posté des images ignobles émises par le groupe djihadiste.

La séparation des pouvoirs contre l’arbitraire

Le bureau de l’Assemblée nationale n’a pas à statuer sur le fond de l’affaire incriminée. S’il s’agissait simplement d’exprimer une condamnation de l’attitude de Gilbert Collard, nous l’aurions fait : nous sommes en total désaccord avec la publication de ces images, nous savons le choc qu’elles ont constitué pour les familles de victimes et nous combattons l’idéologie du Front national sans aucune ambiguïté. Mais l’objet du vote du bureau avait trait à un enjeu touchant aux fondamentaux de notre fonctionnement démocratique.

Comme le disait Montesquieu dans L’Esprit des lois, la séparation des pouvoirs est fondamentale pour protéger de l’arbitraire. Consacrée par l’article 26 de la Constitution, l’immunité parlementaire vise à protéger l’indépendance des parlementaires contre les ingérences possibles de la part d’un juge judiciaire, d’un procureur de la République – qui est de fait hiérarchiquement sous les ordres du ministre de la Justice – et de l’exécutif lui-même. Il existe également une forme d’immunité pour les journalistes. Ce n’est pas un privilège, mais une condition de l’équilibre des pouvoirs, de l’indépendance et de la liberté d’expression dans l’exercice du mandat de député.

C’est pourquoi, depuis 1958, seules 17 demandes de levée d’immunité sur 47 ont été acceptées par l’Assemblée nationale, seule à même d’octroyer cette levée. C’est pourquoi la levée d’immunité pour Collard n’avait pas été acceptée par le précédent bureau, sollicité sous la présidence de Claude Bartolone.

Un climat antiparlementariste

Pour autant, et singulièrement depuis que les « affaires » émaillent l’actualité, ne pas se présenter devant un juge quand la corruption est en jeu choque, et je le comprends parfaitement. Serge Dassault s’est ainsi longtemps abrité derrière son immunité parlementaire ! Un aménagement de l’immunité peut donc se discuter, mais pas en catimini à l’occasion d’un bureau de l’Assemblée nationale, au détour d’un cas qui peut fédérer parce qu’il s’agit du FN.

L’opération politique escomptée par LREM s’est trouvée éclairée par la méthode fort peu démocratique de cette prise de décision. Ce n’est que la veille au soir, à 19h44, que j’ai reçu un mail m’indiquant que nous allions étudier la levée de l’immunité de Gilbert Collard et qu’un dossier serait consultable sur place à 9h30 pour une réunion à… 10h. Comment, dans ces conditions, avoir un débat de fond, comment ménager le temps de la réflexion et de la concertation avec son groupe politique ?

Notre refus de voter cette levée n’est pas étrangère à cette méthode qui s’installe à l’Assemblée, dans un climat où le pouvoir du Parlement est chaque jour un peu plus piétiné. Ainsi s’installe, doucement mais sûrement, un climat antiparlementariste qui nourrit la défiance à l’égard des élus, mais qui se traduit surtout dans les faits par un pouvoir accru pour l’exécutif, selon la plus mauvaise interprétation de la Ve République.

Garder le fil des principes

En outre, la veille, j’avais été invitée à la première réunion des groupes de travail lancés par François De Rugy sur le statut du député, incluant la question d’une réforme possible de l’immunité. On se demande pourquoi le président de l’Assemblée organise des groupes de réflexion si le bureau neutralise en une réunion l’article 26, soit le point le plus fondamental pour la liberté d’expression – quelles que soient le profit qu’en tirent certains pour proférer des outrances ou des horreurs.

Pour notre part, nous voulons garder le fil des principes, des droits et libertés sans lesquels la démocratie n’est qu’un vain mot. C’est exigeant, c’est complexe dans ce monde où la pensée doit s’écrire en 140 signes, c’est difficile dans un contexte d’écœurement des Français à l’égard du système institutionnel et de leurs représentants. Oui, il faut remettre en cause nos rouages institutionnels à bout de souffle. Mais il faut le faire au grand jour et avec cohérence, à l’occasion d’un processus associant les citoyennes et citoyens pour une VIe République. Mais les bouleversements ne peuvent pas se jouer au coup par coup, en catimini, à l’Hôtel de Lassay.

Dans un moment où les repères et fondamentaux sont totalement brouillés et malmenés, entre deux risques – tenir les principes ou s’aligner par peur d’être incompris ou assimilés au FN (un comble pour nous qui le combattons frontalement sans relâche !) –, j’ai choisi la cohérence de mes engagements et fait le pari de l’intelligence collective. Au nom de la démocratie et de la liberté, on peut et on se doit de défendre ces principes.

Clémentine Autain

Source : http://www.regards.fr/…/peut-on-encore-defendre-des-princip…

Facebook
Twitter
LinkedIn
Email
WhatsApp
bally bagayoko logo Nouveau Front Populaire

Commençons à écrire cette nouvelle page !

Chères habitantes, chers habitants, Dionysien-nes et Pierrefittois-es, Le 13 novembre dernier, nous avons publié un communiqué affirmant notre intention de construire une démarche collective, avec vous, pour les élections municipales de 2026. Nous vous proposons de commencer à construire, ensemble, les bases de ce « projet de ville » que nous porterons tout au long de cette campagne et qui sera radicalement oppose a celui de l’actuelle municipalité de Mathieu Hanotin. A sa gestion solitaire et antidémocratique nous porterons un projet plus en phase avec les attentes de la population dans toute sa diversité tout en respectant notre promesse de ne pas retourner à ce

LIRE L'ARTICLE »
bally bagayoko Université paris 8 Saint-Denis

Communiqué de soutien aux étudiant.e.s de Paris 8

Ce vendredi 6 décembre 2024, des étudiant.e.s de l’université Paris 8 ont bloqué pacifiquement l’établissement dans le cadre d’un appel pour exiger un cessez-le-feu immédiat, dénoncer le génocide en cours en Palestine et revendiquer la libération du prisonnier politique Georges Ibrahim Abdallah. La France Insoumise reste solidaire de toutes les luttes pour l’autodétermination des peuples, pour la paix, contre les génocides et l’impérialisme. La lutte du peuple palestinien et la nécessaire libération de Georges Ibrahim Abdallah font partie de ces enjeux. Ces étudiant.e.s ont notre soutien. La présidence de l’université n’a rien trouvé de mieux que d’appeler un renfort de vigile à celle déjà présente

LIRE L'ARTICLE »
école maternelle Le Rouillon Saint Denis bally bagayoko

Communiqué en soutien aux personnels municipaux

Mesdames et messieurs les personnels de la ville de Saint-Denis, La France Insoumise de Saint-Denis, tient à adresser à l’ensemble des personnels, son soutien le plus entier dans la mobilisation que vous menez pour défendre vos conditions de travail, vos salaires, vos droits à la formation, ainsi que la dignité des personnels municipaux. Votre engagement est non seulement essentiel pour l’amélioration de vos conditions de travail, mais aussi pour la qualité du service public rendu aux enfants, aux familles. Vous avez raison d’assumer votre droit d’alerte auprès des familles et de votre employeur face à la dégradation sans précédent des conditions d’exercice de vos missions

LIRE L'ARTICLE »
mairie saint-denis bally bagayoko

Grève illimitée à la mairie de Saint-Denis !

Grève illimitée à l’appel de FO Saint Denis compte tenu de la dégradation considérable des conditions de travail du personnel Ville de Saint-Denis ! Pendant ce temps l‘actuel maire Mathieu Hanotin et son équipe gambadent dans la ville en chantant à qui veut l’entendre que tout va bien et que le personnel est mieux traité qu’avant , que la cantine gratuite est une réussite et que les salariés n’ont jamais eu autant de gratification financière , enfin que tous ceux qui disent l’inverse sont pour l’immobilisme et mentent. La vérité est gluante. Profitez des opérations de sortie communicationnelle de l’actuelle municipalité, où il vous sera

LIRE L'ARTICLE »
bally bagayoko farid aid mobilisation

Stop à la dégradation des conditions de travail des salariés de Plaine Commune Habitat !

Mobilisation générale des gardiens de Plaine Commune Habitat ! Malgré toutes les alertes exprimées auprès de la direction et de la présidence de PCH, le projet de réorganisation qui aura pour conséquence de dégrader les conditions de travail des salariés et par conséquent de dégrader la qualité des prestations attendues par les locataires; se poursuit dans le mépris. Une réorganisation qui n’a jamais été présentée, ni discutée aux membres du conseil d’administration. Une réorganisation soutenue visiblement par l’actuel maire Mathieu Hanotin et son équipe municipale. Après l’augmentation des loyers infligée aux locataires; la présidence de Plaine Commune Habitat poursuit sa logique antisociale et d’attaque des

LIRE L'ARTICLE »