[#Une excellente contribution à la réflexion de mon ami et maire de Gennevilliers Patrice Leclerc sur la nécessité d’agir par des politiques jeunesse prenant en compte ensemble des aspects, pour favoriser l’assumation par notre jeunesse de l’entièrete de leur identité. Une belle contribution utile dans une période où manque le sens premier des choses… Bally BAGAYOKO]

[#Agir contre une double humiliation subie par la jeunesse des quartiers populaires : L’opinion d’un maire d’une ville populaire
En tant qu’élus, en tant qu’adultes, nous butons sur des présupposés qui altèrent notre analyse d’une jeunesse en constante mutation dans un monde globalisé. Nous ne pouvons pas faire appel à notre mémoire d’ex-jeune pour comprendre les représentations de la jeunesse d’aujourd’hui.. Bally BAGAYOKO]

Le monde et ses représentations ont profondément changé. C’est un problème car pour pouvoir agir ensemble, il faut se comprendre. C’est pourquoi, nous participons à la recherche-intervention « Esprit critique » conduite par Joelle Bordet, pour à la fois conforter nos intuitions et remettre en cause des certitudes pour développer des politiques publiques.

L’étude est venue confirmer nos hypothèses sur les processus d’humiliation à l’œuvre en direction des jeunes des quartiers populaire. Une double humiliation.

Humiliation du fait de l’appartenance aux couches populaires, celles qui sont rendues invisibles et que l’on veut désincarner de toute dynamique sociale. Dévalorisée médiatiquement, politiquement, socialement, historiquement, l’appartenance sociale de la jeunesse des quartiers devient un héritage vide de sens, qui ne permet pas l’estime de soi et de son groupe social. La pensée unique de « la mixité sociale » est là pour vous dire que ça ira mieux quand d’autres viendront vivre à coté de vous !

Humiliation par l’origine des parents (être maghrébin ou d’Afrique noire) étant une des raisons de la remise en cause quotidienne de leur appartenance à la communauté nationale (contrôle au faciès, discriminations à l’emploi, racisme…) se double de leur appartenance religieuse (ou supposée) de confession musulmane. « La guerre des civilisations » de Bush a ses traductions concrètes dans l’espace national : le musulman devenant la figure de l’étranger, du migrant invasif, voire de l’ennemi intérieur par assimilation au terrorisme.

Cette double humiliation peut bloquer la capacité d’intervention des couches populaires, de la jeunesse. Elle produit du ressentiment, de la méfiance, de la haine de soi et de l’autre. Mais la « recherche intervention » nous montre que les jeunes développent aussi des nouveaux moyens d’agir qui donnent sens à leur existence, moyens que nous adultes, n’avons pas entièrement saisis. Leurs rapports au monde, à la globalisation, à l’information et à leur existence nourrissent des comportements de rupture avec la société dans sa conformité et nous les retrouvons dans des lieux et espaces-temps inattendus : ils réinvestissent le champ du religieux, de la solidarité, de la géopolitique pour redonner du sens à leur existence singulière, pour exister et se construire une histoire personnelle, chercher à transformer le monde.

Cela nous amène à penser des axes de travail qui relèvent des valeurs de dignité et de respect. Bien que ces catégories soient philosophiquement discutées (notamment la dignité), il nous paraît indispensable, en tant que responsables politiques, de nous en saisir et à travers elles, d’interroger le sens que produisent nos actions avec la jeunesse.

Ce constat nous amène à penser des stratégies nouvelles :
– Comment transformer le monde, comment le faire ensemble, à partir de quelle expérience commune avec les jeunes ?
– Comment accompagner les jeunes en respectant leurs revendications, les aider à verbaliser leurs intentions et conduire des actions constructives ?
– Comment leur donner le sentiment d’appartenances communes sur la base de valeurs partagées ?
– Comment réinvestir la vision géostratégique des jeunes pour les confronter dans nos débats, et déconstruire et reconstruire leur vérité ? Par exemple, on peut déconstruire une solidarité avec la Palestine sur une base religieuse, pour la reconstruire sur le droit à l’autodétermination d’un peuple palestinien divers dans ses croyances.

Il s’agit donc d’aider chaque jeune à travailler son identité pour en être fier, non pas pour s’enfermer dedans mais pour sortir d’une forme d’unicité, pour aller vers une identité multiple, ouverte sur le monde et les autres. Une identité qui reflète la réalité de leur vécu, assez forte pour avoir assez d’assurance et d’envie de découvrir ce que l’on ne connaît pas. Une identité qui met à l’aise sur sa place du local au mondial.

Pour lutter contre les ruptures, dont certaines mènent à la radicalisation, la réponse moralisatrice, qui met en exergue les valeurs d’une République mythique ne résout rien, car elle dit aux jeunes qu’ils sont en dehors du champ de la société et que cette réponse viendrait les faire « rentrer dans le rang ». Or notre jeunesse pointe du doigt que le problème réside de la non-réponse et la non-application de la devise républicaine par le politique.

Face à ces contradictions, les élus locaux peuvent se saisir de la question de la jeunesse et son rapport au monde en banalisant le fait religieux (pour ne pas faire de l’islam un sujet central, source de tous les maux), en repolitisant par le conflit politique, « projet de société contre projet de société », en réinvestissant le champ du local, celui de la proximité politique, de l’expérience commune, en travaillant sur la bienveillance de la part de la communauté des adultes en direction de la jeunesse.

La réflexion nous amène à poser une question simple mais essentielle à notre époque : quelles sont les conditions de notre bonheur et de notre épanouissement individuel et collectif ?

Patrice Leclerc
Maire de Gennevilliers

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/patriceleclerc/blog/060118/agir-contre-une-double-humiliation-subie-par-la-jeunesse-des-quartiers-populaires?utm_source=facebook&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-66

 

Facebook
Twitter
LinkedIn
Email
WhatsApp
Bally Bagayoko - LFI Saint Denis - Pierrefitte - Memoire de la resistance

Pierrefitte, Saint-Denis : mémoire vivante de la Résistance !

Du 26 au 28 août 1944, nos villes retrouvaient la liberté. Il y a 81 ans, Pierrefitte (libérée le 26 août) et Saint-Denis (le 28 août) sortaient de l’occupation nazie. Pendant plusieurs jours de combats acharnés, les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI), épaulées par la 2e division blindée du général Leclerc, ont mis fin à quatre années de terreur, de collaboration et de répression.Mais cette libération ne fut ni magique, ni pacifique. Elle fut le fruit du courage de milliers d’anonymes et de figures locales engagées dans la Résistance, souvent au péril de leur vie. Elle fut également le résultat d’une organisation collective, patiemment tissée

LIRE L'ARTICLE »
Bally Bagayoko - LFI Saint Denis - Pierrefitte - Chasse a l'homme raciste

Racisme en Creuse : solidarité, colère et vérité !

Ce qu’il s’est passé à Royère-de-Vassivière dans la nuit du 15 août est grave. Et malheureusement, ce n’est ni un “dérapage”, ni un “accident”. C’est du racisme pur et dur. Une chasse raciale, des agressions violentes, des menaces fascistes proférées publiquement. Le tout dans un silence médiatique presque total. Je veux saluer ici la mobilisation des plus de 300 habitant·e·s de la Creuse qui ont refusé de détourner les yeux. Je salue également la prise de parole courageuse des insoumis de la Creuse, ainsi que le soutien sans faille de nos député·e·s de La France insoumise. Parce qu’on ne peut pas prétendre défendre la République

LIRE L'ARTICLE »
Bally Bagayoko - LFI Saint Denis - Pierrefitte - Parcoursup

Parcoursup, machine à broyer l’avenir populaire !

Encore une fois, des milliers de jeunes se retrouvent sans rien à la rentrée, laissés sur le carreau par Parcoursup, ce logiciel froid et brutal qui trie, classe, élimine, et surtout : reproduit les inégalités de classe. À Saint-Denis, à Pierrefitte, nous avons reçu de nombreux témoignages. Des jeunes motivés, bacheliers, parfois avec mention, mais à qui on dit : « pas de place pour vous ». Pas assez de réseau, pas la bonne adresse, pas la bonne école ? Trop souvent, avoir grandi dans un quartier populaire, ça suffit pour être recalé. Selon une infographie du Monde, 12% des jeunes sont aujourd’hui sans solution

LIRE L'ARTICLE »
Bally Bagayoko - LFI Saint Denis - Pierrefitte - Elections Municipales

Municipales 2026 : Les 15 & 22 mars, on vote pour notre ville !

Municipales 2026 : Les 15 & 22 mars, on vote pour notre ville !Ton quartier, ta voix, ton vote. Faisons la différence, ici, à Saint-Denis et Pierrefitte-sur-Seine. À retenir : le vote aura lieu les 15 & 22 mars 2026 Es-tu vraiment inscrit pour voter ?Avant le jour J, assure-toi que ton nom est bien sur les listes électorales !En 2 minutes, vérifie ici ta situation électorale. C’est simple, rapide, et 100 % en ligne.

LIRE L'ARTICLE »
Bally Bagayoko - LFI Saint Denis - Pierrefitte - 1er septembre

1er septembre : fin de la récré pour les maires-candidats, vigilance populaire activée ! On vous a l’œil !

Ce 1er septembre, ce n’est pas que la rentrée des classes : c’est aussi le début officiel de la précampagne municipale.Dès cette date, les maires sortants n’ont plus le droit de confondre communication municipale et autopromotion personnelle. Les inaugurations à rallonge, les journaux de ville à leur gloire, les réseaux sociaux municipaux transformés en vitrine de campagne ? C’est terminé. Du moins, ça devrait l’être. Pour Mathieu Hanotin (maire de Saint-Denis et président de Plaine Commune) et Pierre-Michel Fourcade (maire délégué de Pierrefitte), la fin de la récré sonne fort : ils ont largement utilisé les outils de Saint-Denis, Pierrefitte, Plaine Commune et Plaine Commune

LIRE L'ARTICLE »
Bally Bagayoko - LFI Saint Denis - Pierrefitte - Journée Souvenir Traite Negriere

23 août : Se souvenir pour résister, lutter pour réparer ! 

« Il ne suffit pas de commémorer l’abolition, il faut combattre ce qui la rend toujours inachevée. » Le 23 août marque la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition, instaurée en 1998 par l’UNESCO.Cette date fait référence à la nuit du 22 au 23 août 1791, à Saint-Domingue (actuelle Haïti), où les esclaves se sont soulevés contre le système esclavagiste colonial français.Cette insurrection a été le point de départ d’une révolution victorieuse, qui aboutira en 1804 à la création de la première République noire indépendante, née de l’abolition arrachée par les esclaves eux-mêmes. Rappel des faits : une entreprise industrielle

LIRE L'ARTICLE »
Bally Bagayoko - LFI Saint Denis - Pierrefitte - Le Gai Logis

Non à la transformation de logements sociaux en musée : le Gai Logis doit rester un lieu de vie !

Nous ne remettons pas en cause le principe d’un musée du logement populaire. Mais le choix de son implantation au Gai Logis est une faute grave.Dans un département marqué par une crise aiguë du logement, et dans une ville comme Saint-Denis où près de 10 000 demandes de logements sociaux restent non satisfaites, il est immoral, indécent et irresponsable de vouloir encore sacrifier 16 logements sociaux pour accueillir un musée, aussi ambitieux soit-il. Le Gai Logis : un patrimoine vivant, pas un décor de musée Construit en 1936, la résidence du Gai Logis — ou “le Guai Logis”, comme à l’origine — est un symbole

LIRE L'ARTICLE »
Bally Bagayoko - LFI Saint Denis - Pierrefitte - La Police Tue

« La police tue » : une vérité dérangeante, un débat nécessaire, une République interpellée

Deux députés de La France insoumise, Aurélien Taché et Ali Dioura, sont aujourd’hui visés par des plaintes pour avoir osé dire une vérité que certains refusent d’entendre : oui, la police tue. Non comme une insulte gratuite envers une profession, mais comme constat d’une réalité tragique et appel politique à la réforme. Une parole qui, au lieu d’être criminalisée, devrait être entendue. Ce que les plaintes veulent faire taire : des faits, pas des slogans En 2023, 52 personnes sont mortes en France lors d’interventions policières. En 2024, ce chiffre est déjà au moins égal, voire supérieur, selon plusieurs observateurs indépendants. Cela représente plus d’un

LIRE L'ARTICLE »
Bally Bagayoko - LFI Saint Denis - Accréditation Amfis 2025

Liberté de la presse ou liberté de discrédit ? Pourquoi LFI assume le refus d’accréditation au journaliste du Monde

La France insoumise a pris la décision de ne pas accréditer un journaliste du Monde pour ses Amfis 2025, une université d’été politique et militante. Cette décision, parfaitement assumée, a suscité des cris d’orfraie dans certains cercles médiatiques, accusant LFI de « menacer la liberté de la presse ». Cette accusation est absurde, voire cocasse, et mérite d’être remise en perspective. Ce refus n’est pas une atteinte à la liberté de la presse ! LFI ne demande ni la censure du Monde, ni l’interdiction de publier, ni la suspension du livre La Meute. Le mouvement n’entrave aucunement la diffusion d’informations, aussi critiques soient-elles. Il refuse

LIRE L'ARTICLE »